Voici un film qui m’a beaucoup surpris, dans le bon sens du temps. Pourtant, Megalopolis de Francis Ford Coppola a surtout accusé le coup au Box-Office, face à la critique négative dont il fait l’objet depuis sa projection à Cannes. Il faut dire aussi qu’en sortant de la séance, on a l’impression d’avoir vu l’œuvre autocomplaisante d’un réalisateur mégalomane sur les bords (et il nous le fait bien comprendre dans son long-métrage). Mais pas que.
À mes yeux, Megalopolis est une œuvre singulière qui livre une critique juste de notre société actuelle, notamment l’Amérique faussement puritaine (l’un des meilleurs exemples est la chanteuse Vesta Sweetwater). Ou plutôt, c’est un film qui parvient à délivrer de manière simple et juste, mais complexe, le message suivant : quelle que ce soit l’époque, l’Homme sera toujours corrompu. Et quoi de mieux, pour ça, que de faire un savant parallèle avec la Rome antique ?
En effet, Francis Ford Coppola choisit de raconter la décadence humaine dans New Rome, où ses personnages principaux ont les mêmes noms que ceux de l’ancienne Rome. Et sans trop vous spoiler, ils ont également les mêmes actions que leurs ancêtres. Un parti pris appréciable dans son ensemble, en dépit de dialogues qui viennent alourdir le rythme du récit. Même si, après recul, leur caractère théâtral vient appuyer la décadence des personnages, de même que celle du cadre dans lequel ils évoluent.
Car oui, Coppola exagère également les décors de son film, et ce, de manière volontaire. On a ainsi affaire tantôt à des effets spéciaux réussis, tantôt à des effets 3D qui se voient comme le nez au milieu de la figure. Personnellement, ce dernier point n’a pas trop dérangé, dans la mesure où cet univers est suffisamment crédible et réaliste grâce à son sujet de fond. Par ailleurs, pendant tout le film, j’avais hâte de voir à quoi allait ressemblait la fameuse Megalopolis. Et le résultat final ne déçoit pas, en dépit de cet aspect visuel kitch, encore une fois. Notons également le montage qui rappelle la filmographie clinquante de Baz Luhrmann lors des scènes festives.
Enfin, Megalopolis est brillamment porté par Adam Driver. Ce dernier livre là l’une de ses plus belles performances, en plus d’être incroyablement photogénique devant la caméra de Coppola. Je retiens également les prestations respectives d’Aubrey Plaza et de Shia LaBeouf, qui font d’excellents antagonistes (tout en étant loufoques à leur manière). J’ai été également ravi de retrouver Giancarlo Esposito et Nathalie Emmanuel (qui ont tous deux joué dans la saga Le Labyrinthe), qui sont tout aussi bons que leurs partenaires.
Pour conclure, Megalopolis de Francis Ford Coppola est, selon moi, un ovni cinématographique qui divisera autant aujourd’hui qu’elle deviendra culte demain. En tout cas, cette œuvre le mériterait clairement.
Et vous, avez-vous vu Megalopolis ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ? N’hésitez pas à me donner votre avis dans les commentaires !