
Il me tardait de voir ce film sur Maria Callas, aimant beaucoup le réalisateur Pablo Larraín. En effet, je trouve qu’il dépeint les grandes figures féminines de l’Histoire avec finesse et sensibilité, en témoignent ses biopics Jackie et Spencer. Maria ne déroge pas à la règle et, par ailleurs, conclut magnifiquement bien la « trilogie » du réalisateur chilien entamé avec Jackie.
En effet, Maria dépeint avec beaucoup d’authenticité la célèbre chanteuse lyrique. Le film prend place durant les derniers jours de son existence à Paris, avant sa mort soudaine. On la découvre à un stade très vulnérable, puisque ça fait des années qu’elle ne chante plus suite à de graves soucis de santé. Ajoutons qu’elle est dans un déni constant envers son état psychique. Sa mort physique est donc inévitable (puisqu’elle n’est déjà plus à l’intérieur). Forcément, ça provoque immédiatement de l’attachement pour elle. Un sentiment qui est renforcé en découvrant des flashbacks de sa jeunesse tourmentée et de ses années de gloire. Pour quelqu’un qui connait très peu, voire pas du tout Maria Callas, ce long-métrage se révèle tout de même être très intéressant.
À l’instar de Better Man (biopic sur le chanteur Robbie Williams), Maria n’est pas du tout complaisant envers son héroïne. Au contraire, on voit son côté très diva qui, avouons-le, ne la rend pas appréciable au premier abord. Mais personnellement, je trouve que ça ajoute une touche d’humour (volontaire ou non) à l’ensemble. Il y a aussi évidemment des moments où on a vraiment envie d’être à ses côtés pour l’aimer et la soutenir (en témoigne la scène du jeu de cartes avec ses domestiques). En tout cas, Pablo Larraín dresse un portrait à la hauteur du personnage élégant et excentrique qu’était Maria Callas.

Le film pourrait également paraître ennuyeux à cause de son côté contemplatif, mais selon moi, il adopte un bon rythme. Le réalisateur l’a d’ailleurs divisé en plusieurs actes, puisqu’il raconte les derniers jours de la diva via une interview fictive avec un journaliste nommé Mandrax (au passage, c’est un plaisir de retrouver Kodi Smit-McPhee). Et cette approche est bien trouvée, puisque ça met en exergue à l’écran la folie dont souffre Maria Callas (le Mandrax étant un médicament qu’elle prend et qui génère chez elle des hallucinations visuelles). Les flashbacks en noir et blanc, qui différencient bien la Maria du passé de celle du présent — là encore, excellente approche de la part de Larraín —, viennent appuyer la psychologie du personnage et nous aident à mieux le comprendre. Encore une fois, ça rend ce long-métrage passionnant dans l’ensemble.
Enfin, Angelina Jolie livre une belle performance d’actrice. À l’image du film, elle incarne Maria Callas avec beaucoup de subtilité et de retenue. C’est appréciable, car elle aurait pu justement tomber dans la caricature de la diva capricieuse et méchante avec son entourage. Certes, elle demande à son majordome de redéplacer son piano encore et encore — il se soucie beaucoup trop de son bien-être à son goût et elle décide de le lui faire payer. Mais à côté, elle apprécie sa présence et sa sollicitude (comme pour sa gouvernante). Elle est également victime de sa réputation de « femme caractérielle », en témoigne la scène (pas si surprenante que ça, quand on sait comment les médias traitent les célébrités féminines de manière générale) du journaliste qui se montre odieux envers elle. Là encore, Pablo Larraín nous montre qu’au-delà de la star mondiale, c’est une femme qui a souffert, mais qui est ressortie forte des épreuves qu’elle a dû traverser.
En résumé, je vous conseille d’aller voir Maria. Et dans le même temps, si ce n’est pas encore fait, de regarder Jackie et Spencer. Vous ne le regretterez pas !
Et vous, avez-vous vu Maria de Pablo Larraín ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ? N’hésitez pas à me donner votre avis en commentaire !