Je vais vous parler là de ce que je considère être comme LE chef d’œuvre cinématographique de l’année 2016, tous genres confondus. Ce chef d’œuvre se nomme Maman a tort et il s’agit, d’une part, d’une comédie douce et amère et, d’autre part, d’une fiction juste et réaliste, sur des thèmes qui ne nous tiennent pas spécialement à cœur, mais qui nous concernent tous. Et après La Ritournelle (son précédent film), qui m’avait paru bien tiède, le réalisateur Marc Fitoussi réussit à allier l’innocence à la dureté sociale.
En lisant le synopsis et en regardant la bande-annonce, je savais que Maman a tort serait un film qui me parlerait. Depuis quelques années, je m’intéresse à tout ce qui a attrait au monde du travail et aux conséquences sociales et psychologiques que ça induit. De plus, je suis toujours friand de chroniques adolescentes et Fitoussi nous en offre une belle ici. Vous l’aurez compris : Maman a tort m’avait séduit avant même que j’entre dans la salle de cinéma !
Déjà, les deux actrices principales sont époustouflantes, que ce soit Émilie Dequenne comme la jeune Jeanne Jestin. La première m’avait déjà fait de l’œil dans Pas Son Genre et, dans ce rôle de mère « poule » aux facettes diverses, elle me surprend et me conquiert encore. Je la trouve vraiment touchante car, malgré ses torts (non-)assumés, sa situation professionnelle et son état psychique ne peuvent qu’interpeller. Sa partenaire Jeanne Jestin est surprenante du début à la fin du film et on se reconnaît aisément en cette adolescente en décalage avec son propre monde et celui des adultes. Comme elle, on a quitté l’enfance de manière soudaine et violente, on a connu les déceptions amoureuses amères et on a dû également faire face aux injustices sans pouvoir agir. Elle et sa mère sont deux anti-héroïnes des temps modernes, en somme.
Les autres acteurs nous réservent aussi de jolies surprises, comme le duo de « chipies » Camille Chamoux / Nelly Antignac, Jean-François Cayrey en chef qui harcèle ses employés, Annie Grégorio en employée bienveillante et « autoritaire », Sabrina Ouazani en victime du système impitoyable régisseur.
Concernant l’histoire en elle-même, elle est prenante pour le « mystère » qui entoure cette mère de famille, qui réclame que les droits d’assurance lui reviennent. Mais elle est, en outre, déprimante, car elle dépeint une triste réalité à laquelle la plupart d’entre nous ne pouvons échapper. L’humour est là pour faire « passer la pilule », certes, mais je ne pouvais pas m’empêcher de « rire jaune » de mon côté, en voyant certaines situations être mises en scène devant la caméra de Marc Fitoussi. Et dans le même temps, je ne trouve absolument rien à redire à propos de son œuvre.
Pour moi, ce sera un beau dix sur dix !