J’ai profité du 11 novembre pour aller me faire une toile, aux côtés de la sublime Marion Cotillard. On la retrouve dans un nouveau drame, celui de Nicole Garcia, intitulé Mal de Pierres, adapté du livre Mal Di Pietre de la femme écrivain Milena Agus. Le synopsis me disait bien, tant j’avais envie de connaître l’histoire de cette femme et de son « mal de pierres ».
Déjà, ce qu’on peut dire, c’est que Marion Cotillard sait très bien choisir ses rôles francophones. Il est vrai que je partais avec l’a priori comme quoi elle serait excellente, une fois encore. Et elle l’est ! Si le rôle de la femme qui se laisse abattre par l’existence n’est pas nouveau pour elle, cela fait du bien de voir qu’elle peut jouer aussi une héroïne résolument moderne pour son époque. En tout cas, elle parvient à mélanger ces deux facettes opposées, ce qui donne un résultat très convaincant. J’ajouterais que c’est elle seule qui porte le film. Certes, elle est bien aidée par ses deux partenaires masculins, mais l’ensemble ne serait vraiment rien sans elle.
Le trio amoureux qu’elle forme avec Alex Brendemühl et Louis Garrel est fantastique à voir. Tandis que, avec l’un, elle est froide et distante, elle s’abandonne sans mal à l’autre, trouvant là sa raison d’être. Par ailleurs, je trouve que les scènes de nue, que Cotillard soit seule ou accompagnée, sont belles à voir, tant la caméra de Nicolas Garcia les revête de pudeur, d’élégance et d’intimité. De quoi admirer ces corps amoureux qui se désirent et se pénètrent, et ce, avec poésie.
Ce qui m’a moins séduit est le scénario. Surtout son twist final. Selon moi, il est très mal amené et on ne comprend pas comment on peut en arriver là. Alors qu’on nous montrait le contraire juste avant. J’ignore ce qu’il en est pour le livre, mais le film échoue de ce côté-là. De plus, il peine à démarrer – il faut bien attendre un moment avant que l’histoire d’amour entre Gabrielle et André Sauvage ne débute – et s’éternise vers la fin.
Mal de Pierres est donc ce genre de drame qu’on apprécie pour ses acteurs, sa mise en scène et sa photographie. Mais c’est également le genre de long-métrage qui peut nous ennuyer, car il traîne beaucoup en longueur, à cause de son manque d’action et de péripéties.