[CINÉMA] Made in France

Made in France - Djihad (1)

Voilà là un film que j’avais envie de voir depuis des mois, son thème d’actualité m’intriguant beaucoup. Il faut dire aussi que les médias (et les gens en général) ont tellement parlé du djihad, souvent dans un seul sens selon moi, que j’avais envie d’en savoir plus de mon côté. J’attendais donc de pouvoir enfin regarder Made in France de Nicolas Boukhrief, sa sortie sur grand écran ayant été annulé en novembre dernier, pour ne pas « faire de vagues ».

Et après avoir vu le film, je comprends un peu le pourquoi de cette censure. Bon après, je ne dis pas que c’était forcément la solution, après tout ce qui s’était passé à ce moment-là. Comme beaucoup de monde, j’ai toujours pensé qu’il ne fallait pas s’arrêter de vivre, de ne pas (entre autres) « fermer l’accès » à la culture. Mais Made in France pourrait faire « polémique » pour les idées qu’il véhicule, notamment sur le fait que les djihadistes ont (ou avaient) une âme.

Pour ma part, cette idée-là m’a plu. En passant, c’est peut-être ça qui a fait que j’ai regardé le film jusqu’à la fin, le reste n’étant pas folichon (mais j’y reviendrai plus tard). Voir des gens qui deviennent djihadistes pour diverses raisons (par fascination, par envie de faire justice ou pour le désir d’être reconnu par la société) douter de leurs actions, voire de refuser de trahir leurs idéaux propres, était « osé » pour moi. Et « prévisible », dans le même temps, le père de Nicolas Boukhrief étant algérien et de religion musulmane. Néanmoins, je comprends la prise de position du réalisateur, qui souhaite qu’on ne fasse pas l’amalgame avec le terrorisme. Et c’est une intention louable. Après, les situations dépeintes sont peut-être trop édulcorées par moments, mais il a le mérite de tenter d’aller dans cette direction.
Le film montre également brièvement l’endoctrinement des futurs djihadistes. J’aurais aimé qu’il insiste un peu plus là-dessus, mais on devra juste se contenter d’une scène d’ouverture au sein d’un imam clandestin. Dommage.

Made in France - Djihad (2)

Passé ça, Made in France est vraiment un film dispensable, selon moi. Les acteurs n’ont aucun charisme (hormis Malik Zidi et Dimitri Storoge, qui jouent respectivement le « gentil » et le « méchant »), même Franck Gastambide, c’est dire. Les personnages ne sont pas attachants, de ce fait, et on se fout de leur sort. D’ailleurs, c’est « drôle », parce qu’ils finissent tous par mourir les uns après les autres. Quand on sait que Boukhrief a quand même dirigé Fred Testot et Cécile de France dans Gardiens de l’Ordre… Mais ce n’est pas le seul défaut qui émane de son film, malheureusement.
La mise en scène est molle, malgré quelques scènes d’action qui arrivent par-ci, par-là. Mais le pire est clairement la bande-son. Je ne sais vraiment pas ce que le réalisateur a voulu faire, mais dieu que c’est kitch ! Ça se veut être « expérimental », presque dans la lignée de la filmographie de Nicolas Winding Refn. Sauf que les musiques utilisées ne s’accordent en aucun cas avec les scènes qu’elles sont censées illustrer. Autant de points négatifs qui dérangent, lors du visionnage de Made in France. Après, j’ignore quels ont été les moyens mis en œuvre pour que le film voie le jour, mais je pense que Nicolas Boukhrief n’a clairement pas été aidé de ce côté-là.

Ce film n’est donc intéressant que pour le sujet d’actualité qu’il décide de développer différemment. Pour le reste, on repassera.

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