France fait partie des 1200 employés qui ont été mis à la porte, après la fermeture d’une usine à Dunkerque. Après avoir fait une tentative de suicide, elle décide relever la tête et de partir à Paris, pour se faire embaucher comme femme de ménage…
Avant de commencer cette critique, je tiens à dire que j’aime beaucoup le cinéma moderne (appelons-le ainsi) de Cédric Klapisch. Et il faut dire que je ne m’attendais pas vraiment à ce que sa Part du Gâteau ait un véritable goût de sérieux. Certains voudront alors que le réalisateur retourne aux comédies « juvéniles » qui ont fait ses heures de gloire, tandis que d’autres apprécieront cette grosse et belle prise de risque inattendue. Pour ma part, je me situe entre les deux extrêmes.
Je voudrais, avant toute chose, revenir sur le générique de début et également sur la fin du film. Dans les deux cas, je vous avoue avoir été perdu, tant Klapisch utilise énormément de métaphores, pour faire passer ses idées. Je pense également qu’il faut bien connaître le contexte socio-économique actuel, le film utilisant énormément le langage économique. Pour le coup, je me suis retrouvé, comme cette pauvre France, à tenter de comprendre ce que ce trader de Steve racontait. C’est en gros le seul reproche que je fais à Ma Part du Gâteau : avoir été conçu (enfin, il me semble) pour une certaine catégorie de spectateurs.
Car oui, ce film-là de Klapisch n’est pas vraiment accessible, voire même pas du tout. Comme je vous le disais plus haut, il m’a fallu un peu de temps pour comprendre ce langage, que tout le monde ne parle pas forcément. Mais finalement, on retrouve dans cette œuvre, assez singulière en soi, cette fameuse phrase qui revient souvent dans l’actualité, à savoir que « les gens d’en haut sont des connards et les gens d’en bas subissent » (enfin, c’est l’idée en gros). Ça pourrait paraître facile et cliché, mais pas du tout finalement.
Parlons des deux personnages principaux : d’un côté, on a France, la brave femme d’en bas, et de l’autre, on a Steve, alias LE gros enfoiré magouilleur par excellence. Si le nom de la première donne peut-être finalement tout son sens à la fin, le second est peut-être celui qui donne sa raison d’être au film. Tout ça, grâce à, entre autres, Karin Viard que j’aime décidément beaucoup (du moins, ça dépend de ses rôles), et à Gilles Lellouche qu’on adore détester au début et qu’on finit par « aimer » à la fin. Car c’est ce que j’ai aimé dans Ma Part du Gâteau, c’est qu’aucun personnage n’est vraiment no bon ni mauvais, juste humain. Vraiment, Lellouche mérite une nomination aux Césars pour sa superbe performance !
Ajoutez à cet ensemble, bien mélo et sympathique, des acteurs non professionnels à la hauteur, un scénario bien cousu (avec évidemment l’inévitable romance) et le non happy end. Je vous avoir été surpris puisque à ce sujet, comme beaucoup j’Imagine, puisque je m’attendais à ce que « tout redevienne rose et tout le monde redevienne gentil ». Et je pense, par ailleurs, que c’est pour cette raison que beaucoup ont été déçus.
Un bon point, donc, pour cette « reconversion » réussite de la part de Cédric Klapisch, malgré quelques maladresses au niveau du fond.