Cinq après après Saint Maud, phénomène cinématographique qui avait fait du bruit en 2020 — je ne l’ai toujours pas vu, mais c’est prévu —, la réalisatrice britannique Rose Glass fait un retour en force avec Love Lies Bleeding. C’est également l’occasion pour l’actrice Kristen Stewart de revenir sur le devant de la scène, deux ans après Les Crimes du Futur. À ses côtés, la révélation Katy O’Brian dans un film de genre féministe qui ne laissera clairement pas indifférent.
En effet, on ne sait pas vraiment dans quelle catégorie ranger Loves Lies Bleeding : romance ? Thriller ? Fantastique ? Horreur ? Policier ? Tout ça à la fois, en fin de compte. Le long-métrage de Rose Glass est particulier, c’est clair et net, mais c’est justement ce qui le rend si bon à mes yeux. On plonge ainsi, avec un certain et étrange délice, dans cette ambiance poisseuse où se mêlent muscles, sexe et violence sanguinolente.
Si on s’attend un peu à la fin en mode « À bas le patriarcat ! » (bien que ce soit bien amené grâce à l’écriture ciselée de l’intrigue et des personnages), on prend plaisir à suivre le duo Kristen Stewart/Katy O’Brian. Rose Glass a ainsi su retranscrire la passion brûlante qui anime leurs deux personnages, en témoignent les séquences charnelles très crues. On ressent d’ailleurs la fascination dévorante du personnage de Kristen pour celui de Katy, qui m’a un peu rappelé celle de Bella Swan dans Twilight. Tandis que son look un peu grunge m’a fait inévitablement penser à celui qu’elle abordait dans The Runaways (où elle incarnait Joan Jett). En outre, les deux actrices nous offrent de magnifiques performances. Côté seconds rôles, Dave Franco (totalement surprenant), Jena Malone et Anna Baryshnikov tirent leur épingle du jeu.
Quant au film en lui-même, il se distingue surtout par sa réalisation très « rougeoyante » (cf. les flashbacks de Lou qui nous permettent de mieux cerner son personnage et sa relation conflictuelle avec son père). Et comme pour les scènes de sexe, le long-métrage de Rose Glass ne nous épargne pas non plus la violence ambiante qui pèse chaque seconde sur les personnages (il y a d’ailleurs des moments très graphiques difficiles à regarder). Sans parler du corps de Katy O’Brian qui se mue à chaque prise de stéroïdes, ce qui me fait penser à ces scientifiques piégés par leur propre expérience. Heureusement que le film nous offre quelques pointes d’humour noir, comme en témoigne sa fin ironique (aka la spirale de violence sans fin dans laquelle sont coincées nos deux héroïnes).
Tout ça pour dire que Love Lies Bleeding est un long-métrage qui fera date dans l’histoire du septième art, à n’en pas douter. Même s’il risque de beaucoup diviser au départ. Pour moi, c’est un magnifique écrin.
Et vous, avez-vous vu le dernier film de Rose Glass ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ? N’hésitez pas à me donner votre avis dans les commentaires !