Harry Caine, autrefois Mateo Blanco, est un scénariste aveugle, aux bons soins de Judit Garcia, son amie et également ancienne amante. Tous deux ont un lourd secret qu’ils comptent bien laisser au passé. Mais Diego, le fils de Judit, n’arrête pas de poser des questions. C’est ainsi qu’Harry/Mateo se décide un jour à tout lui raconter : pourquoi il se fait appeler Harry désormais, comment il est devenu aveugle et surtout, son histoire d’amour avec Lena, alias celle qu’il considérait comme la femme de sa vie et qui est morte dans un accident de voiture…
La première fois que j’avais vu ce film, j’étais resté sur ma faim. Pour moi, il n’y avait pas vraiment d’histoire, et je n’étais pas parvenu à voir ce que beaucoup voyaient : un hommage personnel de Pedro Almodovar fait au septième art. Aujourd’hui, j’y vois plus clair, même si à mes yeux, Los Abrazos Rotos (Etreintes Brisées en VF) n’est pas le meilleur film d’Almodovar.
Bon déjà, disons-le : c’est superbement bien filmé et venant d’un type comme Almodovar, ce n’est absolument pas étonnant. Chaque scène, chaque plan, chaque détail (infime soit-il) est travaillé, afin de donner un magnifique résultat visuel. Les acteurs, du plus au moins beau, sont également très photogéniques (en plus d’avoir du talent). Quant au procédé du « film dans le film », il est très bien utilisé (la séquence où le personnage de Lena se double lui-même est une pure merveille visuelle ET auditive, ainsi que les scènes de Chicas y Maletas). C’est pour ça que j’aime Pedro Almodovar et sa filmographie. Que ses films soient de purs chefs-d’œuvre ou juste passables, je suis fan d’au moins une chose : son travail derrière la caméra, réussi à tous les coups.
Etreintes Brisées est aussi réussi pour son actrice principale, Penélope Cruz, que j’admire toujours autant. Au fil du temps, elle continue d’être divine à l’écran, sensuelle dans sa manière d’exprimer les émotions et gracieuse dans sa démarche (ses talons claquant sur le sol sont un véritable délice pour les oreilles). Que dis-je ? Elle est DE PLUS EN PLUS divine, sensuelle et gracieuse. Et belle. Car elle est la définition même de la beauté. Je m’emporte un peu là, mais selon moi, aucune actrice n’a pu jusque-là réussir à être autant photogénique sur grand écran (et encore plus dans les films d’Almodovar, en particulier Volver et celui-ci). Bien sûr, ça reste purement subjectif, mais dès qu’il s’agit de parler d’elle, mon objectivité en prend un sacré coup.
Pour ce qui est du reste, c’est également très bien. Les autres acteurs sont très convaincants, sauf José Luis Gomez, pas vraiment convaincant. Son personnage est pourtant censé être follement et dangereusement amoureux de Lena, mais Gomez ne parvient pas à l’interpréter de la manière qu’il faut. C’est aussi un plaisir de revoir Lola Dueñas et Blanca Portillo dans de nouveaux rôles, néanmoins toujours aussi bonnes dans leur jeu. L’histoire, quant à elle, est vraiment prenante jusqu’au bout et même si on la connait par cœur à force, on ne s’en lasse néanmoins jamais.
Los Abrazos Rotos est un très bon film dans son ensemble. Mais seulement très bon, car ce n’est pas non plus un grand chez d’œuvre (pour moi, en tout cas). Cependant, quand on est fan de Pedro Almodovar ou de Penélope Cruz (ou bien des deux), peu importe le taux de qualité que le film implique. En d’autres mots, une fois qu’on en est tombés amoureux, on ne peut plus décrocher.