Sarah et Brad sont deux jeunes parents, respectivement délaissés par leurs conjoints respectifs. Tous deux vont entamer une liaison cachée. Larry est un flic à la retraite, dont le principal passe-temps est de surveiller Ronald, un dangereux pédophile tout juste libéré de prison, et revenu habiter chez sa mère. Toutes ces personnes vivent dans une banlieue bourgeoise paisible, où les apparences sont bien trompeuses…
Tous les films avec Kate Winslet sont généralement bons. Mentionné comme ça, ça a des airs de vérité générale. Mon côté fanatique me pousserait presque à dire qu’effectivement, c’en est bien une. Mais je me retiendrais parce que vous savez, les goûts et les couleurs…
Bref ! Tout ça pour dire que Little Children est un pur bijou cinématographique, comme on en voit très rarement sur nos écrans. Le film a d’ailleurs un côté « Desperate Housewives » assez sympathique, avec la voix off à la Mary-Alice Young (et la pointe d’ironie dans la narration). C’est bien évidemment plus sombre que la série télévisée : là où Marc Cherry avait réussi à critiquer la société américaine avec beaucoup d’humour et de réalisme, Todd Field fait la même chose, avec évidemment plus de sérieux et de retenue.
Il est vrai que 2 h 20 de film, ça peut paraître très long. On peut d’ailleurs craindre pas mal de temps morts. Mais Field, en bon réalisateur doué qu’il est, parvient à nous passionner, tout en prenant le temps de bien développer son histoire, les personnages et leurs psychologies respectives. Little Children parle ainsi de la solitude, des rapports sociaux, du couple, et fait même un très bon rapprochement entre Emma Bovary (célèbre personnage de la littérature) et Sarah, dans leur manière de se libérer en tant que femmes. Un autre détail intéressant est celui des nombreuses poupées d’enfants en porcelaine qui se trouvent chez la mère de Ronald (ce qui nous incite à penser que c’est une des raisons qui a fait de lui un pédophile). En parlant de ce dernier, Todd Field est resté encore une fois objectif à travers sa caméra : même s’il est présenté comme un criminel au départ, on finit pourtant par s’y attacher. C’est parfois ça, la magie du cinéma : apprendre à nous faire des personnages détestables en apparence.
Quant aux acteurs, ils sont tous parfaits. Kate Winslet est, comme à son habitude, impeccable (ce n’est peut-être pas son meilleur rôle, par contre) ; Jackie Earle Haley mérite bien sa nomination aux oscars ; Patrick Wilson, bien que très bon, n’est pas aussi photogénique que dans Hard Candy (c’est sans doute le personnage qui veut un peu ça).
Pour conclure, je vais me répéter : Little Children est un pur bijou cinématographique, dont on tombe amoureux instantanément.