[CINÉMA] Les Femmes au balcon

Je redoutais d’aller voir Les Femmes au balcon de Noémie Merlant (actrice que j’aime beaucoup). En effet, j’avais lu des critiques comme quoi le film partait dans tous les sens, sans jamais vraiment savoir comment traiter son sujet. Je m’attendais donc à passer un moment insupportable comme devant Elle & Lui et le reste du monde et Le Procès du chien. Cependant, l’œuvre de Noémie Merlant est plus fluide que ces dernières, en dépit de manque de subtilité.

En soi, l’intention de l’actrice et réalisatrice est noble. La parole des femmes se libère enfin, après des années de calvaire en silence, et tant mieux. Je suis d’accord pour dire que oui, des hommes ont abusé de leur position et de leur pouvoir pour agresser sexuellement et/ou violer des femmes. Notamment dans le milieu du divertissement. Néanmoins, cette problématique s’applique malheureusement à la femme lambda et c’est ce que Les Femmes du balcon veut nous montrer. Pas toujours de manière subtile, certes, mais dans l’ensemble, l’histoire et le scénario tiennent bien la route.

Le fait d’aborder les thématiques de l’agression sexuelle, du viol et du slut-shaming à travers une histoire de meurtre est bien pensé. Il y a des rebondissements, entrecoupés de bons moments comiques et de passages dramatiques (comme celui de l’avortement). Les actrices livrent une excellente performance — Souheila Yacoub et Sanda Codreanu sont de véritables révélations — et leur trio fonctionne à merveille. Lucas Bravo et Christophe Montenez s’en sortent également bien en tant qu’« antagonistes ». Ils posent d’ailleurs bien la question du (non-)consentement sexuel chez la femme, qu’ils accusent souvent de « chercher » plutôt que de reconnaître qu’ils sont allés trop loin.

En outre, je craignais le propos suivant : tous les hommes sont des agresseurs sexuels et violeurs. Heureusement, Noémie Merlant tempère quelque peu en montrant qu’il y a aussi bien des hommes respectueux de la gent féminine que des hommes qui considèrent les femmes sont des objets. Paradoxalement, elle en rajoute une couche — alors qu’il n’y en avait pas besoin — via l’aspect fantastique de son long-métrage. En soi, l’idée est intéressante, mais elle ne s’intègre pas toujours très bien à l’ensemble. Il y a aussi la scène à Bricomarché qui est un peu too much. Certes, c’est important de rappeler que les femmes ont droit au respect, mais encore une fois, c’est apporter des explications inutiles. Cependant, la dernière scène avec le fantôme du violeur est très forte et conclut bien l’intrigue de manière générale.

Enfin, le côté gore et trash est bien géré tout du long. Il apporte ainsi un côté léger bienvenu dans ce récit qui est quand même dur dans le fond. Pour le coup, Noémie Merlant a eu raison de raconter cette histoire de manière comique et décalée. Même si ce film est tellement barré dans la forme qu’il ne plaira pas à tout le monde.

Pour résumer, Les Femmes au balcon est un film féministe efficace, mais qui en fait parfois trop alors que ce n’est pas nécessaire. De toute manière, j’ai l’impression que jamais on ne fera mieux que Promising Young Woman. Ou que Teeth, pour prendre un exemple plus ancien en la matière. Mais l’intention est là et c’est déjà pas mal.

Et vous, avez-vous vu le long-métrage de et avec Noémie Merlant ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ? N’hésitez pas à me donner votre avis en me laissant un commentaire !

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