Quand le professeur Espérandieu donne vie à un ptérodactyle, c’est tout Paris qui est en alerte, l’animal n’étant pas très commode. Et c’est l’inspecteur Caponi, plus gaffeur qu’efficace, qui est chargé de s’en occuper. Pendant ce temps, durant un soi-disant voyage au Pérou, Adèle Blanc-Sec atterrit en Égypte, à la recherche du tombeau de Palmosis…
Luc Besson, c’est un peu notre James Cameron à nous, les deux réalisateurs n’étant finalement différents que de nationalité. Les deux font dans le cinéma pop-corn, plus ou moins réussi. Les deux ont juste besoin de leur nom pour attiser la curiosité et vendre des tickets par milliers désormais. Et si le second a suffisamment de moyens pour faire des effets spéciaux de ouf, ce n’est pas forcément le cas du premier, si bien que son Adèle Blanc-Sec est souvent victime d’un caractère kitch au niveau visuel. Mais ce même caractère kitch s’avère plutôt bien assumé en ce qui concerne l’histoire et ses personnages, tous aussi loufoques les uns que les autres.
Sans pour autant que ce soit une catastrophe de mauvais goût, Les Aventures Extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec n’est pas desservi des défauts inévitables du genre. Ainsi, il n’échappe pas à l’humour franchouillard parfois très irritant (l’inspecteur et ses acolytes qui rigolent comme des benêts à leurs propres blagues pourries), aux répliques toutes faites pour plaire uniquement à pépé et mémé, et à une Louise Bourgoin vraiment insupportable jusqu’au bout. Je ne l’ai jamais vu du temps où elle faisait la Miss Météo pour Canal+, mais jamais je n’ai vu une actrice autant surjouer depuis Britanny Snow dans Prom Night et Elisha Cuthbert dans Captivity. Et puis nous, on demandait simplement à ce qu’elle ne récite pas son texte, juste à un semblant de crédibilité.
Heureusement qu’Adèle Blanc-Sec a plus d’un tour dans son sac ! En effet, le film est aidé par un scénario plutôt bien ficelé (surtout qu’il est adapté de cinq tomes apparemment), et à tendance très américanisée (ce qui n’est pas plus mal d’ailleurs), ainsi que par des situations comiques à la formule usée, mais toujours autant efficace (les momies ressuscitées, les nombreuses tentatives d’Adèle pour faire sortir Espérandieu de prison, le moment où Adèle s’adresse au cheval [à mourir de rire celui-là]).
Le nouveau Luc Besson n’a donc peut-être pas l’envergure d’un Cinquième Élément, ou encore celui d’un Grand Bleu, mais il a au moins le privilège de nous faire passer un bon moment dans notre fauteuil durant presque deux heures.