Le titre annonçait un film prometteur. Après tout, ce n’est pas tous les jours que le cinéma raconte le procès médiatique d’un être à quatre pattes ! Le Procès du chien de Lætitia Dosch commence d’ailleurs très bien. Dès la première scène, le ton est donné : ce sera une comédie dramatique noire avec une histoire et des personnages bien caricaturaux. En soi, moi ça m’aurait bien suffi. C’est sans compter sur le message antifasciste que la gauche caviar de Cannes affectionne tant.
Parce que oui, mes amis, l’heure est grave : il faut faire barrage à l’extrême droite ! Non, plus sérieusement, était-ce vraiment nécessaire ? Que la réalisatrice décide de mettre en scène ses idéaux politiques à travers le personnage détestable (mais réussi) de Rosaline (géniale Anne Dorval), soit. Ça suffit largement comme propagande envers la montée du fascisme. Mais Dosch en rajoute une couche toutes les deux lignes de dialogue, histoire de bien faire passer le message. Sauf que non, Lætitia, c’était inutile.
Du coup, cette comédie qui s’annonçait sous les meilleurs auspices finit par se prendre à son propre piège. En fait, pour moi, c’est le même souci que pour Elle & Lui et le reste du monde : un concept alléchant qui, à cause d’un élément perturbateur, devient progressivement agaçant. Ce qui fait que, par exemple, la caricature de notre société actuelle n’a ni queue ni tête. À force de trop s’éparpiller, le film perd presque de vue son but premier, la remise en cause du statut sociétal des animaux de compagnie.
Et heureusement que Lætitia Dosch n’oublie pas que son personnage central est un chien menacé d’euthanasie après avoir mordu trois personnes. Des femmes, qui plus est — d’ailleurs, la réalisatrice fera le parallèle entre les animaux et les femmes (pour ma part, son discours politique ne convainc guère). Bref, en se focalisant sur son acteur poilu, elle capte de nouveau l’intérêt du public. On espère ainsi qu’elle va gagner son procès. C’est sans compter sur la fin aussi surprenante que déchirante. À ce moment-là, j’avais une boule dans la gorge.
Pour terminer sur un autre point positif, Lætitia Dosch joue bien son rôle d’avocate idéaliste et engagée. François Damiens incarne encore un rôle de gars un peu simplet sur les bords, mais il le fait toujours aussi bien. Jean-Pascal Zadi insuffle de l’humanité à ce procès cruel, en comportementaliste canin attentif aux besoins de Cosmos (le chien). Enfin, Anne Dorval écope du meilleur personnage du film. On y croit tellement qu’elle pourrait remplacer Marine Le Pen aux élections présidentielles de 2027.
Pour conclure, Le Procès du chien pourrait être plus touchant dans le traitement de son sujet. Le souci, c’est que Lætitia Dosch cherche sans cesse à nous faire sa propagande gauchiste. En soi, c’est son film et elle fait ce qu’elle veut. Mais personnellement, en tant que spectateur, ce n’est pas ce que je lui demande. Moi, je voulais voir un film centré sur un chien et personne d’autre. Malgré tout, j’ai senti que la démarche était sincère. Et c’est déjà ça de pris.
Et vous, avez-vous vu Le Procès du chien de Lætitia Dosch ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ? N’hésitez pas à me donner votre avis en commentaire !