Germain est gentil, la tête de turc de son village et analphabète. Enfant, son instituteur l’avait pris en grippe, et sa mère daignait lui montrer la moindre affection. Lorsqu’il rencontre Margueritte, une vieille dame passionnée par la littérature française, sa vie prend une tout autre signification…
Nombreux sont ces films français se vantant d’avoir une belle plume, mais qui, au final, se contentent d’aligner trois figures de style par-ci, par-là. Celui de Jean Becker redonne ses lettres de noblesse au cinéma français, le vrai, pas la comédie franchouillarde et lourde tout juste bonne pour les vieux (ou bien les gros sentimentalistes), celui qui nous raconte des histoires avec, à la fois, autant de simplicité et d’émotions. La Tête en Friche en est le parfait exemple.
Même si on pourrait (légitimement) lui reprocher de trop caricaturer la France profonde (avec l’accent sudiste, et tout le tralala), La Tête en Friche est beau et touchant sur tous les plans. Gérard Depardieu, en plus d’être de plus en plus incroyablement énorme (sans vouloir le vanner), tient là un rôle qui lui sied vraiment à merveille, un personnage auquel on s’attache instantanément, notamment grâce aux différents flashbacks de son enfance, peut-être un peu durs sur le coup. Face à lui, Gisèle Casadesus est tout autant admirable de sincérité. Tous deux nous offrent un hommage digne de ce nom à la langue française, qu’ils maîtrisent à merveille par ailleurs, avec les jeux de mots bien trouvés. Les seconds rôles font également vivre cet univers plein d’enchantements, entre Sophie Guillemin, Maurane ou encore Anne Le Guernec.
La Tête en Friche est donc un petit joyau à voir absolument, parmi toute cette ribambelle de navets américains estivaux, soit un conte très touchant pour petits et grands.