[CINÉMA] La Habitación de al lado

C’est drôle, car avant de voir ce film, je repensais à Les Femmes au balcon de Noémie Merlant. Pourquoi ? Car selon moi, il s’inspire beaucoup de Volver de Pedro Almodóvar dans le ton, la photographie et les thématiques. La différence entre les deux œuvres, d’après moi, est que la seconde abordait lesdites thématiques de manière naturelle (là où dans la première, ça paraît parfois trop forcé). Du coup, j’étais persuadé que le réalisateur madrilène ne tomberait pas dans le piège de l’outrance wokiste… Mais malheureusement, si.

Alors, je ne sais pas si cette initiative vient d’Almodóvar lui-même ou de ses producteurs — personnellement, j’ose espérer que c’est la seconde option —, mais elle n’était clairement pas nécessaire. Surtout dans un film qui parle, comme toujours avec Pedro, de la mort avec beaucoup de beauté et de pudeur. Non vraiment, on n’avait pas encore besoin d’une énième propagande anti extrême droite (ou antifasciste, ça revient au même). Surtout de la part du personnage de John Turturro (qui joue l’ex-amant de Martha et d’Ingrid), qui aurait pu être mis en avant autrement (il y avait de quoi faire !). De même que le mini discours « anti viol » de l’entraîneur d’Ingrid. Encore une fois, je n’ai pas compris le but dans le sens où c’était hors propos. Surtout que ça ne ressemble pas à Pedro Almodóvar, selon moi (et il n’a jamais eu besoin de ça). Autant réaliser un long-métrage directement sur ces questions-là ! Sur ce, passons.

Pour parler du film en lui-même, si j’ai reconnu la patte de Pedro Almodóvar ici, je trouve que La Habitación de al lado (La Chambre d’à côté en VF) est un film mineur dans sa filmographie. Peut-être parce qu’il est en anglais. Remarque, La Voix humaine était également en anglais, mais ça ne m’avait pas empêché de l’apprécier. Là, je pense qu’il manquait un petit truc pour que je sois aussi émerveillé devant ce film que devant Tout sur ma mère, Douleur et Gloire et Étreintes Brisées. Même si, comme je le disais plus haut, on retrouve les thèmes chers au réalisateur, je pense que l’ensemble aurait pu être plus approfondi (notamment au niveau du troisième et dernier acte).

Maintenant, Almodóvar a bien choisi ses actrices et acteurs. Julianne Moore et Tilda Swinton ont ainsi su parfaitement capter l’univers du réalisateur et son essence. Elles forment d’ailleurs un très beau duo féminin, comme on en voit rarement au cinéma ces dernières années. John Turturro vient également apporter de son charme au masculin, mais encore une fois, dommage que son personnage n’ait pas été assez exploité dans l’intrigue (sachant qu’un triangle à trois pouvait se profiler à l’horizon).

Enfin, le côté « policier » est bâclé, alors que le film met en avant cet enjeu scénaristique tout du long. Ce qui fait que, selon moi, ça finit en queue de poisson. Là encore, il y avait de quoi faire pour rendre l’histoire un peu plus palpitante. Pedro a loupé le coche, hélas.

Pour résumer, je pense que La Habitación de al lado sera une œuvre qu’on oubliera sitôt vue dans la carrière de Pedro Almodóvar. Reste la performance de Julianne Moore et de Tilda Swinton, toutes deux étincelantes à l’écran.

Et vous, avez-vous vu La Habitación de al lado ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ? N’hésitez pas à me donner votre avis en commentaire !

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