Autre rescapé du déconfinement — sa première sortie était le 11 mars —, La Bonne Épouse de Martin Provost est pile ce à quoi je m’attendais : une comédie féministe qui se moque du sexisme de l’époque (elle se déroule en 1968, pile avant la fameuse révolte) avec son casting à 90 % féminin. Ce qui en fait un feel-good movie dans l’âme.
Les actrices sont déjà au top de leur forme, à commencer par le trio principal : Juliette Binoche, Yolande Moreau et Noémie Lvovsky. Chacune d’entre elles incarne à merveille chacun des gros clichés de la femme à cette époque (bien qu’ils soient encore actuels) : la femme au foyer parfaite, celle qui attend le grand Amour sans qu’il ne vienne jamais et la nonne très croyante et sévère qui ne laisse rien passer. Mais au-delà de ça, toutes les trois parviennent à jouer et à se défaire habilement de ces clichés. Les jeunes actrices jouent également très bien leurs personnages respectifs, Marie Zabukovec en tête. Cette dernière est parfaitement rebelle et insolente. Personnellement, j’adore !
J’ai également beaucoup ri durant deux heures. Le long-métrage de Martin Provost arrive vraiment à faire mouche, même si on s’y attend la plupart du temps. Mais il parvient aussi à être plus sérieux et touchant, en abordant des sujets de fond (qui sont malheureusement encore tabous aujourd’hui), comme l’homosexualité et la soumission de la femme. Pour moi, c’est une piqûre de rappel nécessaire qui fait bien son effet. Enfin, la romance entre Juliette Binoche et Édouard Baer apporte davantage de légèreté, mais cette intrigue n’était pas non plus indispensable.
Pour conclure, La Bonne Épouse de Martin Provost est une comédie sympathique et rafraîchissante, qui fait du bien en ces temps (violents) de crise. En plus, on a même droit à un final décalé, sous fond de « comédie musicale » (qui m’a un peu rappelé la fin de Sous les jupes des filles). Et pour ma part, je trouve ce final vraiment réussi !