J’ai entendu tout et son contraire sur Le Roi Arthur de Guy Ritchie. J’avais adoré le premier Sherlock Holmes avec Robert Downey Jr. et Jude Law : c’était frais et moderne dans la forme, tout en étant old school dans le fond. J’ai moins apprécié sa suite, l’effet de nouveauté étant passé et tout étant misant sur son aspect « bling-bling ». Je retrouve donc, des années plus tard, le réalisateur britannique qui nous propose là sa version très personnelle de La Légende d’Excalibur…
De mon côté, je n’ai aimé, ni détesté : je suis entre deux eaux avec ce film. En d’autres termes : ça a été les « montagnes russes » pendant deux heures. J’avais d’abord envie de me barrer de la salle et, juste après, j’étais pris en plein dedans. Je ne savais pas du tout comment prendre ce long-métrage, car il ne semblait pas assumer les nombreuses pistes qu’il lançait à tout-va. D’un autre côté, j’ai apprécié ce décalage dont fait preuve Guy Ritchie dans la mise en scène, dans les effets spéciaux et dans le montage de King Arthur.
Déjà, les deux gros points positifs de ce film sont Charlie Hunnam et la bande originale.
Concernant Charlie Hunnam, je le trouve incroyable car, même s’il va écoper d’un rôle écrit avec les pieds (comme ici), il va réussir à s’en sortir grâce à son charisme. C’est le genre d’acteur qui arrive à s’adapter à tous les genres et devant lequel on reste bouche bée tout du long. Bon, il n’y a pas photo : il est bien mieux mis en avant dans The Lost City of Z que dans Le Roi Arthur. Mais il reste Charlie Hunnam.
Pour la bande originale, c’est simple : j’en suis amoureux ! Il y a beaucoup de bandes originales qui m’ont marqué (dans le bon sens du terme), mais celle-là surpasse largement les autres ! C’est d’ailleurs ça qui m’a tenu en haleine du début à la fin : c’est la musique qui va ponctuer l’action dans l’œuvre de Guy Ritchie, et je n’ai pas pour souvenir qu’une bande originale ait autant servi de fil conducteur à un long-métrage à ce jour. Ou alors, j’en faisais abstraction auparavant. Je le redis donc encore une fois : Daniel Pemberton a fait un excellent boulot !
Le reste du casting s’en sort bien. Jude Law joue bien son rôle de bad guy de l’histoire, tandis que las acteurs secondaires parviennent à apporter leurs touches d’humour respectives à l’édifice. Par contre, Astrid Bergès-Frisbey mérite bien la palme de la pire actrice de 2017. Non seulement elle joue mal son personnage, mais elle se force surtout à avoir un pseudo accent « britannique des rues » qui est affreux à entendre. À chaque fois que je l’entendais, j’avais envie de pleurer. Je ne sais pas pourquoi Guy Ritchie l’a choisie elle mais, tant qu’à choisir une bonne actrice anglophone, Charlize Theron, Jessica Chastain ou même Rachel McAdams aurait très bien fait l’affaire. Cela dit, Charlie Hunnam essayait également d’avoir un « faux » accent, mais ce n’était pas aussi flagrant.
Un autre élément de King Arthur qui m’a bien plu : la manière de Guy Ritchie de construire son récit. En effet, il utilise beaucoup les flashbacks et les flashforwards pour alterner avec l’instant présent et rendre, de ce fait, son scénario plus dynamique. Ces éléments ajoutent ainsi davantage de l’humour à l’ensemble, qui ne fonctionne cependant pas toujours quand les personnages parlent juste entre eux. J’y ai eu beau reconnaître l’humour british, mais celui-ci est bas de gamme selon moi. Là encore, c’est « la pluie et le beau temps ».
Le film échoue, en outre, lorsqu’il s’agit de mettre en scène la « dramaturgie » de son histoire. En gros, dès qu’une scène est supposée être à la fois triste et émouvante, on rit. Alors que ce n’est censé être drôle justement ! Pour ma part, j’ai trouvé les scènes en question peu crédibles, surtout quand elles sont appuyées à l’écran par un effet de ralenti hollywoodien bête et cliché. En revanche, l’effet de ralenti marchera bien durant les scènes de combat.
Enfin, je ne suis pas allé voir Le Roi Arthur de Guy Ritchie pour espérer voir une version fidèle de l’histoire originelle. Cela aurait été une grossière erreur et puis, quand on voit des éléphants géants dès le début, on sait que cet univers sera barré. De ce côté-là, ce que propose le réalisateur est intéressant et bien trouvé, selon les moments. Les influences qui lorgnent vers Le Seigneur des Anneaux et les jeux-vidéos du style RPG sont mêmement sympathiques.
Voilà donc mon avis sur King Arthur – Legend of the Sword de Guy Ritchie. Comme je vous l’ai dit, je n’ai ni aimé, ni détesté. Certains points m’ont effectivement fait grincer des dents, tandis que le reste a rehaussé mon intérêt général. Ce n’est pas spécialement un film que je vous recommanderais d’aller voir… Sauf si vous aimez les films « qui partent dans tous les sens », au niveau scénaristique comme au niveau visuel. Si c’est le cas, vous serez comblés par ce Roi Arthur remodelé. Sinon, autant passer votre chemin.