Je n’avais pas spécialement envie de voir ce biopic car, comme pour beaucoup de films du genre, je craignais que Jobs reprenne ces codes que je déteste tant, à savoir : le personnage principal acclamé comme un héros, lorsqu’il réussit quelque chose ou, alors, des chansons larmoyantes pour qu’on pleure lorsque le héros est mal en point. Et c’est comme ça que Jobs est construit, et j’avoue avoir trouvé ça pénible.
Le film s’étire également sur beaucoup de longueurs, mais ce n’est pas ça qui m’a le plus dérangé. En fait, la faute revient au personnage qu’est Steve Jobs. Si, pour moi, c’est avant tout l’homme derrière l’iPod et l’iPhone, je ne pensais pas qu’il était aussi détestable à ses débuts, surtout pour avoir maltraité ses collaborateurs et employés, et pour avoir refusé de reconnaître sa propre fille (lorsque cette dernière était plus jeune, du moins). J’étais même ravi au moment où il est viré de sa propre entreprise. Heureusement, il semble s’être assagi depuis, notamment au contact de sa famille (même s’il ose virer son partenaire de vingt ans).
Passé ce (gros) détail dérangeant, je dois avouer avoir été très surpris par la performance d’acteur d’Ashton Kutcher. Moi qui ne l’ai jamais appréciéé, car je pensais qu’il ne sortirait jamais de ces rôles niais qui semblent lui coller à la peau, il effectue un virage à trois-cent soixante degrés ici, grâce à ce rôle plus sérieux. Et j’espère que, à l’avenir, il aura d’autres rôles tout aussi intéressants.
J’ai bien aimé la bande originale, qui s’accorde bien avec les époques dans lesquelles se déroulent l’intrigue (années 70 et 80). Et pour moi, il m’apparaissait aussi logique que ce biopic s’arrête au moment où la machine Apple repart (la suite, on la connaît plus ou moins).
Bref, un biopic intéressant, mais déjà vu dans sa construction narrative.