C’est toujours difficile pour moi de vous dire ce que je pense d’un film de Wes Anderson… Ce réalisateur a un style si particulier : son style. Pour le dire autrement : on aime ou on déteste. Pour ma part, je n’arrive jamais à donner un avis définitif et c’est le cas avec L’Île aux Chiens. Même si je pense qu’il m’a plus marqué que Moonrise Kingdom et The Grand Budapest Hotel réunis.
Si ce nouveau long-métrage s’adresse clairement à un public adulte, il revêt tout de même un côté « enfantin », à travers les personnages des chiens. Chacun a son propre caractère et tous affichent une personnalité très humaine (contrairement aux protagonistes/antagonistes humains eux-mêmes, si on excepte les enfants). Résultat : on s’y attache. L’humour vient ponctuer cette touche « légère », même s’il est satyrique dans le fond.
Ce n’est pas pour autant que je conseillerais à mes neveux et nièces de regarder ce film, car la violence est présente sous toutes ses formes. Quant au scénario, si on en devine facilement le dénouement (le « pourquoi » de cette île), je trouve qu’il délivre un message intelligent. On parle tout de même de manipulation et de complot politiques, d’abandon et de « guerre civile », le tout dans un environnement assez délabré ! Moi qui suis un adulte, certains passages m’ont assez choqué (malgré leur ironie apparente, une fois encore).
J’ai aussi apprécié l’absence (volontaire) des sous-titres pour les dialogues en japonais. Je vous avoue que c’était assez frustrant pour moi, même si ça souligne un peu la suprématie de la culture anglophone dans le reste du monde (surtout dans un pays dont ce n’est pas la langue première !).
Je terminerai en disant que les dessins sont de toute beauté et que, oui, il est encore possible de créer des films d’animation à partir de technologies autres que la 3D. Je vous invite également à écouter cette chanson qui résume parfaitement l’ambiance de Isle of Dogs (selon moi) :