[CINÉMA] Instacinés – Octobre 2024

Bonjour à toutes et à tous ! Voici mes mini-critiques des films que j’ai vus au mois d’octobre 2024 et que j’ai également publiées sur Instagram.

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Emmanuelle : 7/10

Au début, je ne savais pas trop ce que le film voulait raconter ou même s’il y avait un scénario. Il y en a effectivement un, mais il est très léger. Audrey Diwan mise ainsi avant tout sur le décor luxueux dans lequel évolue Emmanuelle, ainsi que sur la mise en scène et sur la photographie qui sont soignées et classieuses. Les scènes érotiques ont d’ailleurs de l’effet sur le public. Noémie Merlant est convaincante tantôt dans son interprétation de l’héroïne culte, tantôt dans le désir sexuel qu’Emmanuelle éprouve pour Kei (Will Sharpe, charmant et magnétique devant la caméra). Ce duo marche d’ailleurs très bien. Néanmoins, j’aurais plus vu Léa Seydoux (elle a un côté « beauté froide » qui aurait bien collé au personnage). Enfin, la quête de soi et du plaisir charnel est bien amenée, de même que le sous-texte féministe. En résumé, cette adaptation d’« Emmanuelle » m’a bien plu.

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Uglies : 6/10

Comme tout film produit par Netflix, « Uglies » pèche au niveau de la réalisation. Le fond vert, lui, est souvent visible. Quant au scénario, il est bâclé : 1 h 40, c’est peu pour ce genre d’histoire et 2 h, voire 2 h 30, ça aurait été bien mieux. Cette adaptation plaira surtout aux fans du livre, qui est plus qualitatif à mon sens. Mais pour un dimanche après-midi pluvieux, c’est parfait.

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Ne dis rien (Speak No Evil) (2022) : 8,5/10

Je voulais voir la version danoise avant de regarder le remake américain. Et honnêtement, le film de Christian Tafdrup place la barre très haut, donc je ne sais pas si celui de James Watkins fait aussi bien. Mais ça m’étonnerait. Parce qu’entre l’ambiance malsaine et malaisante tout du long — on sait dès le départ que cette famille d’hôtes n’est pas nette — et la fin traumatisante — il y a une scène gore explicite qui reste longtemps en tête après le visionnage —, ce long-métrage ne laisse clairement pas indemne. De plus, il offre un regard très intéressant sur le mariage et la pression de la société exercée sur les couples, de même que les différences qu’il peut y avoir entre deux relations (l’une qui n’arrive plus à rallumer la flamme, l’autre qui se laisse aller librement à ses pulsions sexuelles). Sans oublier l’excellent casting, les adultes comme les enfants (mention spéciale à Morten Burian et à Fedja van Huêt). En résumé, c’est un excellent huis clos qui nouera votre langue (sans mauvais jeu de mots).

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Speak No Evil (2024) : 7,5/10

Après la version danoise, place à la version américaine. Donc forcément, comparaison inévitable entre les deux films. Il y a d’ailleurs un effet copié/collé, mais pas trop. En effet, il y a des ajouts tantôt bienvenus, tantôt inutiles. La personnalité des personnages est clairement plus marquée ici, notamment ceux de Patty et de Louise. James McAvoy et Mackenzie Davis se complètent d’ailleurs à merveille, puisqu’ils incarnent les éléments forts de leurs couples respectifs (là où Aisling Franciosi et Scoot MacNairy en sont respectivement les maillons faibles). Et qui dit remake américain dit troisième acte totalement remanié. Là où la fin du film de Christian Tafdrup est directe, brutale et tragique, celle du long-métrage de James Watkins offre ses moments de bravoure et de corps à corps dans un survival efficacement mis en scène. En d’autres termes, cette « copie » vaut (presque) autant le coup d’œil que l’originale.

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Smile : 8/10

Le deux sort mercredi — je l’attends comme le Messie, cette suite. J’ai donc rattrapé mon retard en regardant le un, et je n’ai qu’une chose à dire : wahou ! « Smile » de Parker Finn est un excellent film d’horreur/thriller au scénario efficace (bien que classique dans son dénouement), qui aborde parfaitement la thématique des traumatismes refoulés et, par conséquent, de la folie qui nous guette constamment. Sosie Bacon est ainsi excellente dans le rôle de cette psychiatre qui doit affronter à la fois son passé et cette entité au sourire démoniaque qui la tourmente. Tandis que son entourage la trouve folle alliée et se détourne d’elle progressivement. Quant à la fin, elle est juste phénoménale ! Bref, c’est du très bon cru.

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Joker : Folie à Deux : 5,5/10

Je rejoins l’avis général : « Joker : Folie à Deux » est une suite bien dispensable. Le premier se suffisait à lui-même, mais bon, la Warner a eu les yeux plus gros que le ventre en voulant se faire encore plus de fric. Or, vu le flop actuel du film de Todd Phillips, le studio doit désormais s’en mordre les doigts. Quant au côté « comédie musicale », il n’apporte rien du tout. Certes, les chansons sont bien dans l’ensemble et certains numéros à l’écran sont réussis, mais c’est tout. Limite on se demande ce que l’équipe du film a fumé avant le tournage, car les passages en question tombent comme un cheveu dans la soupe.

Maintenant, Joaquin Phoenix joue toujours aussi bien et le personnage d’Arthur Fleck est toujours aussi bien écrit (il faudra juste qu’on m’explique pourquoi les masculinistes l’adulaient, car cet antihéros est clairement l’opposé de ce qu’ils incarnent). Lady Gaga est convaincante en Harley Quinn, mais je suis désolé : elle opte, encore une fois, pour la facilité. Car dès qu’elle chante, c’est Lady Gaga qu’on voit à l’écran et pas Harley Quinn, son personnage. Il serait donc temps qu’elle dissocie pour de bon sa carrière musicale de sa carrière cinématographique. Cela dit, le duo Phoenix/Gaga marche très bien. Il aurait vraiment fallu le mettre en scène autrement (à la Bonny & Clyde, par exemple).

En résumé, « Joker : Folie à Deux » est un pétard mouillé.

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Megalopolis : 7/10

Le dernier long-métrage de Francis Ford Coppola a fait couler beaucoup d’encre et pas dans le bon sens du terme. Les mauvaises critiques pleuvent et c’est un immense four au Box-Office (dix millions de dollars pour 120 millions de budgets, sans compter la promotion). Étant mon premier film de Coppola le père — ce ne sera clairement pas mon dernier —, je partais dans l’idée de le détester comme la majorité du public.

Eh bien, j’ai apprécié « Megalopolis ». Alors, oui, c’est assez perché, le jeu des acteurs et les dialogues étant volontairement théâtraux. Oui, le montage est WTF par moments (on jurerait d’ailleurs regarder un long-métrage de Baz Luhrmann, qui est champion pour mettre en scène l’excès au cinéma). Et, oui, les messages cachés ne sont pas souvent compréhensibles. J’ai d’ailleurs déjà envie de revoir « Megalopolis », car selon moi, il fait partie de ces films qu’on redécouvre à chaque visionnage (comme « Spring Breakers » de Harmony Korine, pour ne citer que lui).

Pourtant, « Megalopolis » m’en a mis plein la vue dès sa scène d’ouverture, où Adam Driver découvre qu’il peut contrôler le temps. Adam Driver qui livre une excellente performance à l’image de ses collègues. Que ce soit Aubrey Plaza, Shia LaBeouf (que je n’aurais jamais cru voir se travestir en femme, un jour), Nathalie Emmanuel ou Giancarlo Esposito, ils incarnent tous à merveille la cupidité et la soif de pouvoir. Tous évoluent ainsi dans un New York futuriste, rebaptisé Nouvelle Rome, qui nous offre des plans et effets spéciaux sublimes (même si le fond vert est parfois bien visible).

Enfin, « Megalopolis » est effectivement le résultat de la mégalomanie (tiens, tiens !) de son réalisateur. Comme son personnage principal, il sent que son art est incompris par la plupart et nous le fait bien savoir. Il va même jusqu’à vouloir nommer Francis le fils de César et Julia, une manière de nous dire que même après sa mort, son nom subsistera dans l’inconscient collectif.

En conclusion, on fait face à une œuvre complexe sur certains aspects et évidente sur d’autres.

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The Apprentice : 8,5/10

J’étais curieux de voir ce biopic sur les jeunes années de Donald Trump, à un mois des élections américaines. Je craignais cependant que ce soit trop consensuel, trop bien-pensant. Eh bien, que nenni ! Ali Abbasi nous dépeint ainsi un jeune homme d’affaires arriviste, mais naïf, dans les années 70 (la première partie du film). Donc un gars attachant qu’on a envie de voir réussir en construisant sa célèbre Trump Tower. Puis, on bascule progressivement, dans les années 80, vers l’enflure qui a faim d’argent et de pouvoir en écrasant et en utilisant son entourage (y compris son avocat, Roy Cohn, qui lui a tout appris). Sebastian Stan livre ainsi une excellente performance qui devrait lui valoir, selon moi, une citation aux prochains Oscars. Son partenaire Jeremy Strong est tout aussi grandiose. « The Apprentice » se démarque également par son choix de photographie osé : le format 16mm pour les 70s et le format VHS pour les 80s. Ali Abbasi signe donc un long-métrage qui marquera la politique américaine au fer rouge, à n’en pas douter.

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Quand vient l’automne : 6,5/10

La bande-annonce, qui laissait présager un thriller familial et policier, est trompeuse. En effet, le nouveau film signé François Ozon, « Quand vient l’automne », est surtout l’histoire d’une octogénaire qui, suite à un quiproquo avec sa fille avec qui les rapports sont conflictuels, voit sa vie bouleverser du jour au lendemain. C’est également le récit d’une famille recomposée, où Michelle va trouver en Vincent (le fils de sa meilleure amie, Marie-Claude) et en Lucas (son petit-fils) le bonheur familial qu’elle n’a jamais eu jusque-là. Sous les couleurs chaudes et chatoyantes, Hélène Vincent et ses partenaires (Ludivine Sagnier, Josiane Balasko, Pierre Lottin et le jeune Garlan Erlos) livrent ainsi de belles performances devant le regard toujours aussi sensible et féminin d’Ozon. Qui livre ici une œuvre mineure, qualitative malgré tout, de sa filmographie bien remplie.

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Bambi, l’histoire d’une vie dans les bois : //

Si on prend ce film documentaire en tant que tel, il est bien fait dans l’ensemble. Les décors sont magnifiques, la musique et les bruitages nous immergent immédiatement dans cette forêt presque enchantée, et la magie du montage rend ce récit réel et font de ces animaux de véritables personnages à part entière. De plus, la voix de Mylène Farmer (qui raconte l’histoire) apporte beaucoup de douceur à ce conte sur grand écran. Pour ma part, je l’ai trouvée très douée dans cet exercice et, à l’avenir, j’espère la revoir dans d’autres projets de ce type.

Maintenant, ce qui m’a posé problème durant mon visionnage de « Bambi, l’histoire d’une vie dans la forêt », ce sont les coulisses de son tournage. Selon moi, les animaux ont été exploités devant la caméra pour le plaisir du public familial auquel cette œuvre est destinée. Quand je regardais le film, je sentais par moment que certaines scènes n’étaient pas spontanées ni naturelles de la part des animaux. Il y a eu d’ailleurs une polémique à la sortie du film, sur le fait qu’on ait filmé des animaux sauvages en captivité. En tout cas, c’est ce qui fait que j’ai eu du mal durant mon visionnage de « Bambi ». Peut-être que je le regarderai de nouveau dans quelques mois, quand j’aurai pris du recul par rapport à tout ça.

Il était donc important pour moi de vous faire part de mon ressenti sur le film et sur ce qui l’entoure. Je me doute bien que l’intention du réalisateur Felix Salten et son équipe était louable. Mais à mes yeux, à cause de ça, ils ont échoué en partie à communiquer sur l’importance de protéger la nature et ses habitants (vu que le film traite notamment de la question tant controversée de la chasse). Bien entendu, si vous souhaitez le regarder, je vous y incite vivement pour que vous vous fassiez votre propre opinion.

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