Bonjour à toutes et à tous ! Voici mes mini critiques des films que j’ai vus au mois de juin 2022 et que j’ai également publiées sur Instagram.
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Jean Seberg : la douleur de vivre, la fureur d’aimer : 7,5/10
C’était le dernier jour de ce documentaire sur OCS. J’en ai donc profité pour le regarder. D’une durée d’une heure, il résume bien la carrière en dents de scie de Jean Seberg, actrice notamment connue pour ses rôles dans « Jeanne d’Arc » et « À bout de souffle ». J’avais déjà découvert un pan important de sa vie dans le biopic « Seberg » avec Kristen Stewart dans le rôle-titre (que je vous conseille de regarder, par ailleurs). Or, le film « Jean Seberg : la douleur de vivre, la fureur d’aimer » m’a permis d’en savoir plus sur la personnalité de cette actrice défunte. J’ai ainsi découvert ainsi une femme naïve et spontanée, qui voit la vie en rose, alors que son existence sombrera progressivement dans la noirceur à cause de sa fragilité intérieure et extérieure. L’entourage proche de l’actrice est interrogé, ce qui permet d’avoir un regard extérieur sur la personnalité complexe de Jean Seberg. Le documentaire nous offre aussi des images d’archives où l’on voit Jean Seberg durant les tournages de ses films et en dehors. De quoi nous attacher à cette femme qui aurait mérité une vie bien plus longue et épanouissante.
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The Square : 6/10
Ok, je vois où ce film veut en venir, mais pour moi, il aurait pu être facilement amputé de 30 minutes. Parce que bon, faire tenir un long-métrage de 2 h 30 sur (notamment) un vol de portefeuille et de portable (même si ce point de départ est essentiel au propos de l’histoire), bof… Personnellement, j’aurais enlevé l’intrigue avec Elisabeth Moss (elle joue bien, mais je n’ai pas trouvé son personnage utile) pour me concentrer sur le reste. Car, en soi, « The Square » vaut tout de même le coup d’œil (surtout pour ses 45 dernières minutes). Quant au message du film, il se révèle juste (le fait que le personnage principal se veut être altruiste, alors que ce n’est juste qu’une façade, une sorte de « Faites ce que je dis, mais pas ce que je fais »). Et puis, pour moi, le long-métrage de Ruben Östlund se fout clairement de la gauche bourgeoise bien-pensante (ironique, quand on sait que ce film s’est vu décerner la palme d’or en 2017, par le jury d’un festival champion dans le domaine de la pseudo tolérance de la gauche bourgeoise). Bref, « The Square » n’avait pas à être aussi long dans son dénouement pour délivrer un tel message (deux heures suffisaient amplement).
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Happy End : 6,5/10
Contre toute attente, j’ai apprécié « Happy End » de Michael Haneke (malgré les avis tièdes/négatifs que j’ai lus par-ci, par-là). Effectivement, il vaut mieux être dans un bon mood pour regarder ce film (on parle quand même d’une famille toxique dont les membres ont tenté le suicide, sont brisés intérieurement ou maltraitent leurs proches). Michael Haneke parvient ainsi à bien épouser le point de vue de chacun de ses personnages, en mettant à nu leur vulnérabilité de manière frontale ou lointaine (cf. les scènes filmées de loin qui font très « docufiction » et font appel à l’imagination du public). Il parvient aussi à nous faire interroger sur le regard qu’on peut avoir de l’être humain et de la société à travers nos écrans. Mais personnellement, c’est surtout le jeune personnage d’Ève qui m’a touché (il faut dire aussi que son intrigue est la plus intéressante, tant elle est à la fois glauque et poignante). Sans sa présence, je pense que j’aurais moins aimé ce film. En tout cas, « Happy End » s’est avéré être une bonne surprise à mes yeux.
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Lumière, des histoires de cinéma : 10/10
Disponible que OCS, ce fabuleux documentaire revient sur le Festival Lumière qui a lieu une fois par an à Lyon. Réalisé par Thomas Valette, ancien responsable du service audiovisuel du festival, ce film résume à merveille ce qu’est cet événement cinématographique mondial. De ce fait, on a droit aux interventions des nombreux réalisateurs et acteurs qui ont été invités à ce festival depuis sa création en 2009 (qui avait décerné un prix d’honneur à Clint Eastwood, ce qui n’était pas rien !). Thomas a également invité deux de ses anciens collègues à nous raconter en détail les coulisses le festival : Thierry Frémaux (le délégué général) et Maelle Arnaud (la responsable de la programmation). Sans oublier le bel hommage à Bertrand Tavernier, ancien président de l’Institut Lumière, qui intervenait à chaque édition du festival. Tout ça pour dire que regarder ce documentaire m’a donné envie d’assister au Festival Lumière 2022 !
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Amour : 8,5/10
Comme pour « Happy End », j’ai un conseil à vous donner : soyez dans un bon mood avant de regarder « Amour » de Michael Haneke. En effet, ce drame poignant nous rappelle que dans la vie, tout peut basculer du jour au lendemain (ici, Anne qui est paralysée du côté droit et dont l’état de santé ne s’améliorera pas). « Amour », c’est aussi un long-métrage qui porte merveilleusement bien son nom : c’est celui qui triomphe toujours en dépit des circonstances (cf. Anne et Georges). Mais c’est aussi celui dont on doute de l’existence (cf. Eva et son mari volage, qu’elle n’est plus sûre d’aimer). Et, bien que la fin soit bouleversante et abrupte, la scène d’ouverture fait qu’on s’y attend un peu (c’est dommage, car ça amoindrit l’effet de surprise voulu). En tout cas, « Amour » est un film très hanekien dans l’âme : il parvient à filmer la souffrance au quotidien de ses personnages, ce qui fait qu’on s’attache à eux. On est également impressionné par les performances extraordinaires de Jean-Louis Trintignant, d’Emmanuelle Riva (surtout elle) et d’Isabelle Huppert. En d’autres termes, ce grand film mérite sa palme d’or.
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Jurassic World : le monde d’après : 4/10
Par où commencer… J’avais adoré les deux films précédents et la fin de « Fallen Kingdom » me donnait très envie de voir « Dominion ». En plus, je n’avais vu aucune BA ni aucun extrait pour ne pas trop attendre de nouveau volet. J’avais vu passer beaucoup d’avis négatifs et quelques avis positifs. Je partais donc en me disant que ce film serait un bon divertissement.
Alors, il l’est durant la première heure et après, tout se barre en live. Ok, les effets spéciaux, la mise en scène et les décors sont chouettes. Mais ça ne suffit pas à en faire un bon film. Déjà, le scénario est catastrophique et 2 h 30 pour ÇA, ça démontre qu’Hollywood est devenu trop paresseux, à force de proposer des remakes/suites/reboots et du fan service au public.
Fan service qui n’a aucune subtilité dans ce film. Ils ont fait revenir les trois héros de la première trilogie et je me suis demandé s’ils n’avaient pas besoin de régler leurs factures (surtout Laura Dern, alors qu’elle n’en a pas besoin). Les acteurs s’en foutent complètement et ils ne sont malheureusement pas aidés par les lignes de dialogue (qui semblent avoir été écrites par un môme de huit piges). Et puis, les clins d’œil à la franchise sont too much (le coup du T-Rex dans le cercle m’a fait hurler intérieurement).
Quant aux deux intrigues, elles sont inintéressantes au possible et surtout, on s’intéresse très peu à la question de la cohabitation entre les dinosaures et les autres espèces sur Terre (et à la fin, tout est réglé comme par magie en mode : « Ils vécurent tous heureux et cohabitèrent à jamais ! »).
En résumé, cette suite est décevante (dire que Steven Spielberg l’a financée pour laisser Universal détruire sa franchise).
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Chien : 6,5/10
Vous connaissez la fameuse expression « traiter quelqu’un comme un chien » ? Eh bien, ce film la personnifie à merveille. Et son acteur principal, Vincent Macaigne, a la tête parfaite de l’emploi (et porte très bien ce film sur ses épaules). On se retrouve ainsi avec une comédie noire qui laisse progressivement place à une ambiance malsaine et toxique, où l’antihéros Jacques est humilié jusqu’au point de non-retour. Samuel Benchetrit met ainsi en scène le célèbre dicton « l’homme est un loup pour l’homme », et ce, de manière originale. Il établit également un parallèle très juste avec la maltraitance animale (ici, les chiens en cage et matés avec la matraque électrique). Quant à la fin, je trouve qu’elle suscite l’espoir, tout en étant belle et poétique. En résumé, ce long-métrage ne laisse pas indemne le spectateur à cause de sa violence psychologique assumée. Et dans le même temps, il vous fait relativiser sur votre vie, tellement le personnage principal se fait vraiment traiter comme de la merde.
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Compétition Officielle : 9,5/1
Une délicieuse comédie satirique sur le monde du septième art et ses égos surdimensionnés. Avec un trio de choc — Penélope Cruz/Antonio Banderas/Oscar Martínez — qui nous régale à chacune de leurs scènes. Et des situations et répliques qui nous font rire sans interruption. En d’autres termes, « Compétition Officielle » est mon premier gros coup cinématographique de cet été.