Bonjour à toutes et à tous ! Voici mes mini critiques des films que j’ai vus au mois d’avril 2024 et que j’ai également publiées sur Instagram.
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Les Choristes : 7,5/10
La ressortie en 4K des « Choristes » m’a permis de découvrir (enfin) le film culte signé Christophe Barratier. Et quel film ! On est transportés du début à la fin dans ce pensionnat de garçons (qui ressemble à une prison), où la musique va clairement adoucir les mœurs (y compris les plus sévères et cruelles). La bande originale nous transporte évidemment tout autant, et Jean-Baptiste Maunier avait déjà beaucoup de présence et de charisme pour son jeune âge. Gérard Jugnot, François Berléand et Kad Merad — je ne l’avais pas du tout reconnu au début, aussi, car je ne suis pas habitué à le voir dans ce genre de rôle — livrent également une excellente prestation d’acteur. Enfin, le film parvient à mettre en scène la violence et l’abus physiques à travers un regard innocent et humoristique. Une œuvre intemporelle, tout simplement.
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Et plus si affinités : 7,5/10
Cette comédie réalisée par Olivier Ducray et Wilfried Méance rappelle de loin le célèbre « Dîner de cons » de Francis Weber, sauf qu’ici, il est question du sexe et du temps qui passe chez le couple. La forme est donc plus ou moins la même : un huis clos où une soirée entre voisins va se transformer en confessions intimes et règlement de comptes. Personnellement, ce format me va très bien. Le film évolue ainsi avec aisance au sein du même décor, tout en redoublant d’originalité dans sa mise en scène. Les dialogues sont ciselés, les jeux de mots étant merveilleusement bien trouvés. Le quatuor d’acteurs — Bernard Campan, Isabelle Carré, Pablo Pauly et Julia Faure — est génial et se donne vraiment bien la réplique. La bande-annonce m’avait déjà bien plu et le rendu final ne m’a clairement pas déçu.
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Le jeu de la reine : 7/10
Un fabuleux film historique qui met en lumière, de bien belle manière, la dernière de six épouses du roi Henri VIII. Catherine Parr se révèle ainsi être une grande héroïne féministe qui croit et s’en tient à ses convictions, brillamment incarnée par Alicia Vikander. Face à elle, Jude Law est incroyable en Henri VIII, antagoniste si détestable qu’on a hâte de le voir passer l’arme à gauche. Et outre sa magnifique reconstitution historique, le long-métrage signé Karim Aïnouz dépeint avec subtilité le double jeu de la reine Catherine Parr, entre son rôle de femme de pouvoir et celui de femme violentée par son mari. De quoi nous prouver qu’en 2024, on peut encore réaliser une œuvre cinématographique féministe sans pour autant aller dans l’exagération habituelle du septième art actuel.
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Monkey Man : 6,5/10
Pour son premier film en tant que réalisateur (et dans lequel il tient le rôle principal), Dev Patel nous propose une histoire de vengeance bien sanglante, sous fond d’Inde corrompue. Si son jeu d’acteur est, une fois de plus, convaincant, sa réalisation, elle, est perfectible. D’un côté, la photographie et la mise en scène sont exécutées avec finesse et, de l’autre, le scénario et les personnages manquent de profondeur. Le film prend ainsi trop de détours scénaristiques qui ne sont pas forcément nécessaires, afin d’aller là où il veut en venir. Mais pour un premier essai, ça reste honorable.
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Une Vie : 7/10
Ce biopic réalisé par James Hawes met en lumière un pan de l’Histoire assez méconnu : celui du militant britannique Nicholas Winton qui a sauvé la vie de plus de 600 enfants juifs avant la guerre de 39-45. Le film alterne ainsi avec habileté entre le présent et le passé de ce personnage. Et heureusement, car je pense que la partie « flashbacks » seule m’aurait beaucoup ennuyé. Non pas que je n’aie pas été touché par le fond de ce récit de vie, mais la forme reste très académique. À vrai dire, j’ai surtout été ému par les retrouvailles de « Nicky » à la télévision avec les enfants qu’il a réussi à sauver. Le tout est, par ailleurs, porté par les excellentes performances d’Anthony Hopkins et de Johnny Flynn, qui incarnent respectivement les versions vieille et jeune de Nicholas Winton. Un biopic qui devrait séduire le plus grand nombre.
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Civil War : 7,5/10
J’avais adoré « Ex Machina », le premier film d’Alex Garland. Je me suis donc précipité au cinéma pour découvrir sa nouvelle pépite, « Civil War » (et avec Kirsten Dunst dans le premier rôle féminin, c’est parfait !).
Si je devais résumer cette œuvre en un adjectif, ce serait le suivant : coup-de-poing. Garland imagine ainsi, avec beaucoup de réalisme, une Amérique en pleine guerre civile. D’ailleurs, on pourrait très bien transposer cette situation critique dans n’importe quel pays au monde (comme la France, qui n’est pas loin de l’implosion sociétale).
Le réalisateur d’« Annihilation » et de « Men » effectue également un incroyable travail au niveau du son et de la photographie, nous plongeant alors avec ces journalistes dans cette course contre la mort, à la recherche du cliché en or et du plus gros scoop. La violence graphique et psychologique, elle, est justifiée par la mise en scène qui ne nous épargne absolument aucun détail.
Enfin, le casting est de haute volée. Kirsten Dunst incarne un rôle fort (et sa relation « mère-fille » à l’écran avec la jeune Cailee Spaeny est touchante). Wagner Moura a clairement cette fougue dangereuse dans le sang. Stephen McKinley Henderson, quant à lui, apporte de la sagesse à cette bande de têtes brûlées.
Le tout joue ainsi habilement avec les codes du genre du road trip, tout en réinventant le film de guerre. Il s’amuse également beaucoup avec nos nerfs (cf. la scène du grand fossé des cadavres, qui est hyper angoissante).
Un long-métrage qui, à mon avis, fera partie des grands favoris des Oscars 2025.
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Challengers : 8/10
Jamais une affiche de film n’aura aussi bien résumé ce dernier. Car c’est bien de ça qu’il s’agit dans « Challengers », le nouveau joyau visuel de Luca Guadagnino : une femme qui mène à sa guise deux hommes raides dingues d’elle par la braguette… Pardon ! La raquette. Et tout ça à travers un trouple/triangle amoureux qui transpire — c’est le cas de le dire ! — l’érotisme. Ce qui est la marque de fabrique de Guadagnino qui, une fois encore, sait comment raconter et mettre en scène une telle histoire.
C’est ainsi que Zendaya, Mike Faist et Josh O’Connor (sublime trio qu’on aime se mouvoir, sur le court de tennis — ou en dehors) s’échangent des balles avec beaucoup de ferveur, de fureur et d’intensité, entre passé et présent, dans une ambigüité empreinte de toxicité mutuelle (même si le personnage d’O’Connor est le mieux des trois, à ce niveau-là). Le tout à travers des ralentis qui augmentent la tension sexuelle entre les personnages et une bande originale électrique signée Trent Reznor/Atticus Ross.
Au final, on ressort de la salle en ayant sué comme Zendaya et le public durant un tel match de testostérone. Avec une conclusion qui nous laisse volontairement dans le flou… qui est encore plus frustrante que les 2 h 15 précédentes ! Bref, Luca Guadagnino remporte ce nouveau match sur grand écran.
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Immaculée : 7/10
Dès le début, on comprend que ce couvent n’est pas net et que ça ne finira pas forcément bien pour notre héroïne. Pourtant, en dépit de sa prévisibilité, le film de Michael Mohan arrive à titiller notre angoisse profonde pour mieux la déclencher grâce à ses jump scares simples et efficaces. De plus, la mise en scène et la photographie viennent savamment puiser leur inspiration dans le survival, ce qui rend ce huis clos horrifique encore plus malsain qu’il ne l’est déjà. Le tout est porté par la solide performance de Sydney Sweeney (la future relève d’Hollywood, pour moi). Classique et surprenant à la fois.
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Kung Fu Panda 4 : 7/10
Huit ans après le troisième volet, Po doit trouver son successeur. Et quoi de mieux pour passer le flambeau qu’une dernière mission face à son ennemie la plus redoutable, Caméléone ? « Kung Fu Panda 4″ réunit ainsi tous les ingrédients qui ont fait le sel et le succès de ses prédécesseurs : de l’humour, de l’action et des bons sentiments. Les combats sont toujours aussi bien chorégraphiés et le mélange 2D/3D reste un vrai régal pour les yeux. Et puis, je suis content que la chanson « …Baby One More Time » ait une seconde jeunesse. Cette saga d’animation n’a donc décidément pas perdu de sa fraîcheur.