Voici un autre film qui me tentait bien en ce mois de Mars 2016 : How To Be Single, comédie (supposée être) féministe et réunissant un quatuor de charme. La bande-annonce présageait un film prometteur, qui sortait ainsi des sentiers battus par rapport aux comédies romantiques féminines habituelles. Or le réalisateur Christian Ditter se contente de rester en surface et, donc, d’enchaîner les clichés habituels.
Prenons le personnage de Dakota Johnson. Dans la BA, on la voit être entraînée par Rebel Wilson (sa pote à l’écran) à prendre plaisir au célibat et, par conséquent, à apprendre à aimer son statut de fière célibataire. L’occasion pour l’actrice d’explorer un autre type de rôle, sans trop renoncer à son confort. Hélas, elle joue dans Célibataire, Mode d’Emploi le même genre de nana cruche qu’elle incarnait déjà dans Cinquante Nuances de Grey. Soit la fille incapable de rester seule rien qu’une minute, qui se lamente sans arrêt sur son sort, et ce, durant deux bonnes heures. Dommage, car je trouve que Johnson a du potentiel, qui ne demande qu’à être mis à nu. Mais j’ai la désagréable impression qu’on va l’enfermer dans des personnages à la Anastasia Steele pendant un bon moment. A voir comment elle s’en sort après la saga Fifty Shades. Après, elle n’est ni mauvaise, ni excellente dans son jeu, mais disons qu’elle pourrait faire mieux. En d’autres termes, elle fait du Dakota Johnson.
Pour les autres actrices et acteurs, on va dire qu’ils sont convaincants dans ce qu’ils proposent, même s’ils jouent des personnages très stéréotypés. En fait – et je trouvais ça intéressant comme base de départ –, les quatre héroïnes incarnent chacune un genre précis de femme célibataire. On a ainsi, outre la femme qui ne peut pas rester seule, celle qui couche à droite à gauche, celle qui se focalise sur son boulot pour oublier sa solitude et, enfin, celle qui va aller sur tous les sites de rencontres pour trouver l’homme parfait. De ce côté-là, l’idée est sympa et on s’attend vraiment ce que le film joue intelligemment avec ces clichés-là. Mais voilà, le réalisateur ne prend pas trop de risques, notamment au niveau du scénario, le film allant simplement d’un point A à un point B. On le compare d’ailleurs beaucoup à Sex & The City (précurseur dans le genre féministe à l’écran) et pour avoir suivi la série et les films avec beaucoup d’intérêt, je ne retrouve pas la philosophie de Carrie Bradshaw dans How To Be Single.
Bon, je ne dis pas que je me suis totalement ennuyé et que ce film est un véritable navet. Il y a des éléments positifs à en tirer. Si la bande son est très entraînante et moderne, nous donnant alors l’impression qu’elle est tirée d’une énième compilation NRJ/Fun Radio, les dialogues sont bien écrits, donnant lieu à des situations vraiment comiques et nous arrachant, par ailleurs, un sourire aux lèvres, au mieux un rire.
Pour résumer, cette comédie part sur de bonnes bases, mais s’engouffre très vite dans ce classicisme hollywoodien qui finit par être bien lourd. Dans tous les cas, je ne vous la recommande pas forcément.