Cet « avertissement » devient de plus en plus récurrent dans mes articles, mais je vous le redis : ne regardez surtout pas la bande-annonce ! Car elle vous induira en erreur. En effet, en allant voir le film, je m’attendais à voir seulement Tom Hanks et Robin Wright évoluer au fil des décennies dans le salon de leur maison. C’est en partie le concept. Sauf qu’en plus que leur vie de couple, c’est surtout ce lieu qu’on voit évoluer pendant deux siècles. Et ça, je vous avoue que ça m’a beaucoup perturbé durant une bonne partie de ma séance au cinéma.
Car oui, si on part avec l’apriori que cette histoire est centrée sur le couple mythique de Forrest Gump dirigé par Robert Zemeckis, on risque d’être vraiment déçu. Et honnêtement, je ne comprenais pas pourquoi pendant 20 bonnes minutes, la caméra de Zemeckis s’évertuait à nous montrer plein de personnages issus de différentes époques. Que ce soit des Indiens, donc au moment où la maison n’existait pas et qu’il n’y avait que des arbres. Ou bien un couple d’aristocrates se balader dans le jardin de leur immense demeure (qui sera d’ailleurs mentionnée à plusieurs reprises dans le film).
Au bout d’un moment, j’ai fini par comprendre que le film est avant tout dédié à cette maison, qui est un véritable personnage à part entière. Si on s’intéresse aux âmes qui ont vécu avant nous chez nous, alors Here parlera aux spectateurs en question. Personnellement, je ne m’étais jamais posé la question. Or, depuis que j’ai vu le film de Robert Zemeckis, cette thématique m’intrigue de plus en plus.
Pour en revenir au long-métrage, il s’avère être un objet cinématographique intéressant. Déjà, il faut le souligner : Zemeckis réussit l’exploit de faire tenir l’ensemble de son scénario dans un seul et même endroit. Certes, il y a beaucoup d’effets spéciaux (qui sont réussis, pour la plupart). Mais il y a tellement de personnages que ce lieu prend instantanément vie devant nos yeux et qu’on se sent ainsi appartenir à ce dernier. Et cette galerie de personnages est vraiment attachante.
Si Tom Hanks et Robin Wright sont beaucoup mis en avant, on a l’occasion de découvrir ou redécouvrir de fabuleux acteurs. J’ai été ainsi ravi de revoir Kelly Reilly (L’Auberge espagnole) et Paul Bettany (qui livre une superbe prestation). Tandis que je ne connaissais pas du tout Nicholas Pinnock, Nikki Amuka-Bird ou encore David Fynn. Néanmoins, j’ai eu beaucoup de mal à me retrouver entre tous les personnages et les différentes époques. J’avais même du mal à voir le lien entre certains passages. Mais, maintenant que j’y pense, était-ce vraiment la volonté du réalisateur ? Sans doute que pour lui, ça n’avait pas trop d’importance.
Quant à l’utilisation de l’intelligence artificielle pour rajeunir Hanks et Wright à l’écran, je dois avouer qu’elle est bluffante. La seule chose qui m’a dérangé — j’ai vu le film en VF —, c’est la voix de Robin Wright (qui également celle de Sarah Jessica Parker). Étant donné qu’au début, son personnage est censé avoir 17-18 ans, l’entendre parler avec une voix de femme âgée enlève toute crédibilité au concept du film. Peut-être qu’en version originale, le résultat est différent (j’ose l’espérer, en tout cas) ? En tout cas, c’est vraiment, selon moi, le seul « ratage » du film.
Pour résumer, Here brille surtout pour son concept inédit et, il faut le dire, assez risqué. Mais Zemeckis relève le pari avec brio. Or, il n’embarquera pas tout le monde dans son concept. C’est ce genre de film, en gros.
Et vous, avez-vous vu Here de Robert Zemeckis ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ? N’hésitez pas à me donner votre avis en commentaire !