Après Suicide Squad que j’avais bien aimé (même si son côté trash n’était clairement pas assumé), DC semble enfin avoir trouvé sa voie, en témoigne le très bon Harley Quinn – Birds of Prey. Là où David Meyer avait « échoué » à ce niveau-là, Cathy Yan remporte le pari haut la main. Et en plus, elle réussit l’exploit de nous offrir un film féministe, dont le message n’est jamais forcé.
Pour rebondir rapidement sur ce point-là, Birds of Prey est pour moi ce qu’aurait dû être le dernier Charlie’s Angels (sans l’aspect trash, bien entendu). Le long-métrage d’Elizabeth Banks n’aurait pas dû se prendre autant au sérieux, notamment dans son message véhiculé. Dans Birds of Prey, le féminisme sonne tout simplement comme une évidence, les héroïnes étant toutes des badass. Comme dans Charlie’s Angels, la majorité des personnages masculins sont des méchants, des idiots ou des opportunistes. Sauf qu’ici, c’est à la fois bien amené et justifié. Comme quoi, on peut amener du féminisme au cinéma sans jamais faire du forcing.
Pour parler du film en lui-même, Birds of Prey est une vraie réussite au rayon des récits de superhéros portés sur grand écran. En le regardant, j’ai un peu pensé à Deadpool, dans le sens où l’œuvre de Cathy Yan repousse sans cesse le quatrième mur pour servir son propos humoristique. J’y ai aussi pensé, car l’antihéroïne principale, Harley Quinn, est aussi irrévérencieuse que l’antihéros de Marvel. Sa manière de nous raconter son histoire peut d’abord nous dérouter, mais on s’y accommode. De plus, ça change de voir un film au scénario aussi « bordélique ». Néanmoins, ça peut influer sur notre compréhension de l’histoire (dans le sens négatif du terme).
Ça m’amène à vous parler de la mise en scène et des effets spéciaux. Je les ai trouvés excellents et vraiment bien utilisés. Ça donnait beaucoup de peps à l’histoire et ça rendait aussi les scènes de combat très belles à regarder. Il faut également mentionner la bande originale, qui m’a beaucoup plu — c’est ce que j’écoute en temps habituel, donc ça ne pouvait que me plaire. Là aussi, il y a surtout beaucoup d’interprètes féminines et ça passe très bien. D’ailleurs, Jurnee Smollett-Bell (l’une des actrices du film) interprète une version divine du classique It’s a Man Man Man’s World.
Pour finir, le casting est d’excellente facture. Margot Robbie fait décidément une très bonne Harley Quinn. Je dirais même qu’elle était née pour jouer ce personnage, tant il lui colle à la peau. J’ai aussi adoré la performance de Jurnee Smollett-Bell, ainsi que son personnage. Mary Elizabeth Winstead est très convaincante dans son rôle, qui n’est pas assez mis en avant à mon goût (pourtant, il a droit aussi à sa propre histoire). Ewan McGregor, quant à lui, est très bon dans le rôle du méchant de service : à la fois très déjanté et cruel dans son attitude, bien que cliché dans sa construction. Une place est d’ailleurs accordée (plus ou moins) à chacun d’entre eux, ce qui est plaisant, même si Harley Quinn reste le personnage central du film.
Birds of Prey est donc un très bon divertissement, qui prouve que l’univers DC a encore de quoi nous surprendre. Il est cependant dommage que le film ne séduise pas vraiment le grand public, même si je pense que Suicide Squad est en partie responsable. De mon côté, ça m’a vraiment donné envie de continuer à suivre les aventures d’Harley Quinn (et de sa hyène Bruce).