Simon et Julie, deux gardiens de la paix, effectuent chaque soir leur ronde de nuit habituelle. Lorsqu’un fils de député, ayant consommé une drogue très forte, tire sur leur collègue qui meurt sur le coup, ils se retrouvent accusés à tort de bavure. Couverts par leur supérieur, ils décident de mener clandestinement leur enquête, afin de tenter de remonter jusqu’au dealer de drogues responsable de tout cela…
Quand il le veut, le cinéma français sait être de qualité, même si son principal défaut reste sa réalisation digne d’un téléfilm dans ce cas-ci. N’étant pas non plus exceptionnel, Gardiens de l’Ordre sait cependant nous captiver jusqu’à la dernière minute, en alternant sans mal les genres, du thriller au drame en passant par la romance. Alors c’est sûr, on s’y attendait à tout ça. Mais est-ce gênant après tout ?
Ce qui fait la grande force du film (et sa plus grande faiblesse), c’est que Nicolas Boukhrief décide de poser sa caméra pour laisser ses acteurs faire le reste le travail. Car il est vrai que, personnellement, je m’attendais à une réalisation un peu plus dynamique, « à l’américaine » si vous préférez. Mais cela n’empêche pas chaque membre du casting d’être bon dans son rôle, à commencer par le duo d’acteurs principaux.
Cécile de France réussit, comme d’habitude, à nous séduire. Il faut dire aussi que c’est le genre d’actrice à pouvoir interpréter n’importe quel personnage, dans chacun des films dans lesquels elle joue. Dans Gardiens de l’Ordre, elle incarne bien la femme fatale, intérieurement fragile et dépassée par les événements (sans jamais tomber dans le registre facilement larmoyant). Mais la véritable surprise vient de Fred Testot. Pour son premier rôle dramatique sur grand écran, il s’en tire à merveille en ne commettant aucun faux pas dans son interprétation de Simon, jeune policier violent (il n’y a qu’à voir lorsqu’il fume nerveusement sa cigarette), qui n’a jamais peur du danger. Une belle révélation en tout cas, en espérant que son travail d’acteur sera un jour récompensé. Pour ce qui est des rôles secondaires, ils s’en tirent tous également très bien, certains tirant même leur épingle du jeu (Julien Boisselier, entre autres).
Là où le bât blesse, c’est dans le scénario. Car si Boukhrief parvient toujours à se réinventer au niveau des rebondissements (pas une minute ne passe sans qu’il n’arrive quelque chose), on a un sale goût d’inachevé. Car autant les nombreuses intrigues lancées nous tiennent en haleine, autant il prend le chemin de la facilité en nous offrant une fin en queue de poisson. Et c’est un peu le danger d’un film comme Gardiens de l’Ordre : commencer à mettre en place beaucoup d’intrigues (le passé de Simon et tout ce qui s’ensuit, par exemple), mais sans pour autant leur donner une fin pour la plupart. De ce côté-là, il y a des regrets.
Mais comme je le disais plus haut, Gardiens de l’Ordre reste un bon divertissement. Il y a beaucoup de suspense, ce qui fait qu’on se régale à chaque instant. À voir absolument !