Lucien Ginsburg est forcé par son père, le pianiste Joseph Ginsburg, d’apprendre le piano. Mais Lucien n’aime pas ça, et préfère la peinture (surtout lorsqu’il s’agit de peindre des femmes nues). Sorti à l’âge adulte de l’école des Beaux Arts avec un diplôme, Lucien galère et se tourne alors vers la musique. Il compose et écrit des chansons pour divers artistes, de Juliette Gréco à France Gall, en passant par Brigitte Bardot. Il devient alors Serge Gainsbourg. Très vite, il attire et séduit la gent féminine. C’est en épousant Jane Birkin qu’il devient véritablement populaire…
De Serge Gainsbourg, je ne connais que : sa fille, la talentueuse Charlotte ; son couple avec Jane Birkin (qui m’a, par ailleurs, toujours fasciné, et je ne sais pourquoi) ; son caractère dépravé et provocateur. Je m’étais néanmoins forcé d’écouter quelques-uns de ses titres, et j’ai constaté avec surprise que je n’en connaissais pas mal ! Car pendant toutes ces années à avoir été forcé d’écouter Nostalgie avec ma mère, je finissais par connaître les fameux Sea, Sex and Sun, Initials BB et sa reprise très personnelle de La Marseillaise, sans même savoir qui les chantait. Et même si Gainsbourg est mort à l’époque où moi, je faisais mes premiers pas dans le monde, je continuais d’en entendre parler, tant ce personnage est devenu emblématique avec le temps. Et dans le film qui lui rend hommage, Gainsbourg (Vie Héroïque), on retrouve un peu tout ce qui a fait sa réputation, de sa passion pour les femmes à sa dépravation publique, en passant par son désir de provoquer sans cesse. Un homme qui est ainsi bien rendu, d’abord à cause d’Eric Elmosnino, dont la ressemblance avec Serge est flagrante. Comme presque les actrices qui défilent sous nos yeux, de Lucy Gordon en Jane Birkin à Laetitia Casta en Brigitte Bardot (très belle et sexy Laetitia, au passage). Ainsi, pas besoin d’une tonne de maquillage, comme dans La Môme par exemple. Ici, tout est plus « vrai », plus sincère en somme. Ces éléments passés, il s’avère que le film de Joann Sfar est assez maladroit d’un point de vue filmique.
En effet, Gainsbourg (Vie Héroïque) enchaîne à la va-vite, dans sa première partie, les numéros musicaux et les scènes en tous genres (sentimentales surtout). Mais à vrai dire, ce n’est pas ce qui m’a le plus intéressé. Pour moi, la vie de Gainsbourg commence vraiment à partir de sa rencontre avec Jane Birkin. C’est ici que j’ai redécouvert celui qui avait suscité ma curiosité durant mon enfance, et c’est celui que j’admire désormais. Je ne fais évidemment pas partie des fans inconditionnels, donc cette nouvelle biographie cinématographiée ne m’a pas non plus tant marqué que ça. Ce n’est pas pour autant que j’ai trouvé ça mauvais. Par exemple, l’idée de mettre un alter ego Gainsbarre à Gainsbourg (à l’époque où il n’était encore que Lucien, le peinte timide) était vraiment bonne. Ce qui permet au film de Joann Sfar de se démarquer, encore une fois, des autres biopics qu’on nous sert à tout va.
Mais comme je l’ai dit plus haut, Gainsbourg (Vie Héroïque) n’a pas l’envergure du grand chef d’œuvre de renom (« blockbuster à la française », comme on le dit souvent).