Après le premier volet qui m’avait refroidi au premier visionnage (mais que j’ai su apprécier avec le temps), je suis allé voir La Reine des Neiges 2 avec beaucoup d’attentes. Des attentes pas trop élevées, cependant. Au final, ce deuxième film a les mêmes défauts que son prédécesseur (notamment au niveau des chansons), mais il fait évoluer ses deux héroïnes dans le bon sens du terme. Il nous affuble également des deux acolytes toujours aussi lourdingues que sont Kristoff et Olaf.
Pour commencer avec les aspects négatifs (pour mieux finir avec les aspects positifs), il y a encore trop de chansons. Certes, il y en a huit comme dans le premier Frozen, mais une fois encore, j’ai eu l’impression que la moitié ne faisait pas avancer l’histoire. Je pense surtout à celles d’Olaf et de Kristoff (encore que le côté volontairement parodique de la seconde s’apprécie un minimum). À côté, celle d’Anna, intitulée Tout réparer, est vraiment puissante et s’intègre bien à l’histoire, de même qu’à l’évolution du personnage (je vous en parle plus bas). Évidemment, je préfère celles d’Elsa, qui sont Dans un autre monde et Je te cherche, même si la mise en scène de la première n’est pas aussi clinquante que ce à quoi je m’attendais. Je rajouterai aussi La Berceuse d’Ahtohallan, que je trouve très douce et reposante. Mais huit chansons, c’est tout simplement trop !
Concernant les deux boulets personnages secondaires (Kristoff et Olaf), ils n’apportent rien à l’histoire. L’intrigue du premier m’a soulé (avec ses nombreuses tentatives ratées pour demander Anna en mariage). Et le second, comment dire ? J’aurais bien aimé que les scénaristes trouvent une autre astuce pour le faire disparaître de cette franchise à jamais. D’un autre côté, je pense que la version française y est pour quelque chose : j’ai beaucoup de mal avec Donald Reignoux (Kristoff) et Dany Boon (Olaf) en tant que comédiens. J’ai d’ailleurs écouté la bande originale en anglais et j’ai aimé tous les titres sans exception. Je pense donc revoir le film en VO, comme j’avais fait pour le premier.
Mais pour donner un avis positif sur le doublage, Charlotte Hervieux fait une bien meilleure Elsa qu’Anaïs Delva (que j’aime pourtant beaucoup) : elle a su apporter aussi bien de la douceur que de la maturité au personnage. Je mentionne également Emmylou Homs, dont la voix a tendance à m’agacer. Or, ici, elle est plus posée et rend ainsi le personnage d’Anna bien plus appréciable que dans le film précédent (aussi, car elle a gagné en maturité). De ce fait, j’en viens à la relation des deux sœurs dépeintes dans Frozen 2, ainsi qu’au passé d’Elsa qui est approfondi.
Ce sont deux aspects que j’ai beaucoup appréciés et qui m’ont fait suivre le film avec entrain. Concernant le lien fraternel unissant Elsa et Anna, je le trouve à la fois fort et émouvant. C’était si beau de voir Anna essayer de faire accepter à sa sœur sa vraie nature et qu’elle l’aime telle qu’elle est. Il y a également les origines d’Elsa qui nous sont révélées. J’étais content d’en apprendre davantage sur elle et la justification de ses pouvoirs m’a satisfait, personnellement. Et sans trop vous spoiler, le tableau Je te cherche vient marquer un gros renouveau pour la saga Frozen et le personnage d’Elsa.
En gros, La Reine des Neiges 2 n’est pas le genre de suite qui a été réalisée pour en sortir une, et surfer coûte que coûte sur l’immense succès du premier volet (du moins, c’est mon avis). Il apporte une vraie plus-value, en donnant plus de profondeur à ses deux héroïnes phares. Mais pour ne pas dérouter les enfants, on a gardé le même schéma scénaristique (dont le nombre de chansons). C’est ce qui pourra freiner les plus réticents, selon moi. Cependant, ça n’empêche pas le film de se moquer de son prédécesseur (cf. la scène où Olaf résume le premier film aux nouveaux personnages).