Mia est en pleine crise d’adolescence. Tout la met en rogne : le monde, ses amies, sa sœur cadette et surtout, sa mère avec qui elle n’est jamais vraiment arrivée à communiquer. Sa seule échappatoire est le hip/hop, domaine dans lequel elle essaie d’exceller un peu plus chaque jour. Un jour, sa mère ramène au foyer un nouvel amant, du nom de Connor. Dès leur première rencontre, la jeune fille est intriguée par cet inconnu au grand cœur, sorte de figure paternelle qu’elle n’a jamais eue. Mais plus le temps passe, et plus Mia semble ressentir de l’attirance pour lui…
J’avais peur d’un Skins version grand écran, avec un univers faussement trash et des personnages aux vies exagérément dramatiques (ou dramatiquement exagérées). Or Fish Tank est bien plus que ça. Même si on est loin du chef-d’œuvre annoncé…
D’abord, je dois dire deux choses : la première, c’est que j’ai encore du mal avec l’accent britannique, où on mâchouille du chewing-gum au lieu d’articuler comme il faut ; la seconde, c’est que comme pour Skins, j’ai un peu de mal à croire à la misère des Anglais dans certains quartiers. Et pourtant, on est bouleversés par Fish Tank. En partie grâce à Katie Jarvis qui, malgré son inexpérience dans le domaine, nous transmet avec énormément de facilité les ressentis de son personnage. Bravo donc à Andrea Arnold d’avoir su adopter avec beaucoup de justesse le point de vue de cette ado en pleine crise, à la fois apeurée et fascinée par cet individu qui entre subitement dans sa vie (Michael Fassbender, génial !).
Ici, rien n’est exagéré, même si certaines scènes peuvent inverser la tendance. À aucun moment le film ne vire dans le pathos, ne laisse ainsi ses acteurs s’exprimer librement. On retient surtout la scène finale, très belle, entre la mère, la fille et la petite sœur.
Fish Tank mérite donc largement son succès cannois et critique, et on espère que le public en tombera amoureux.