Français Bégaudeau est professeur de français dans un collège de la banlieue parisienne. Il tente d’instaurer un dialogue avec ses étudiants, même si l’échange et la confrontation verbaux ne sont pas toujours faciles…
J’avoue que si ce film n’avait pas bénéficié d’autant de médiatisation, je ne m’y serais peut-être pas attardé, mais ayant vu Welcome et La Journée de la Jupe, je serais bien tenté de dire le contraire. J’avoue également avoir craint une version plus édulcorée de cette même Journée de la Jupe, même si Entre Les Murs met en avant les mêmes problèmes sociaux que cette dernière.
En exceptant le fait que les immigrants étrangers soient, encore une fois, considérés par le cinéma français comme des fouteurs de merde, ou bien des victimes de la société, je suis néanmoins ravi de voir un réalisateur qui ose enfin présenter les professeurs comme des êtres humains (et pas comme des grévistes perturbateurs ou encore des personnes antisémites), avec les problèmes que ces derniers peuvent avoir avec leur métier (pas aussi beau qu’on le dit dans les fictions télévisuelles ou bien cinématographiques). Et ayant une sœur institutrice, elle-même victime du corps enseignant, ça a dû jouer sur mon avis vis-à-vis de ce film.
Tout y passe : les rapports prof/élèves avec leurs limites (pas souvent instaurées dans ce cas-là), le face à face tant redouté avec les parents, ou encore les différences bien visibles au sein de cette « microsociété ». Par la réalisation subjective de Cantet, on aurait davantage tendance à être du côté du professeur de français, même si on reste dubitatifs par rapport à sa façon d’être avec ses élèves. De même avec ces derniers, qu’on a parfois tendance à comprendre, étant nous-mêmes passés par là à un moment donné.
En regardant Entre Les Murs, qu’on soit au sein ou bien en dehors du système, on ne pourra s’empêcher d’avoir un regard objectif sur la chose. À quand une docu-fiction sur l’université française ?