Il me tardait de voir Emilia Pérez de Jacques Audiard. Déjà, pour son casting, Selena Gomez en tête — j’adore cette chanteuse/actrice. Ensuite, parce que ledit casting a été récompensé du prix d’interprétation féminine au dernier Festival de Cannes. Bref, dès sa sortie dans les salles françaises, j’ai immédiatement acheté mon ticket de cinéma. Ai-je été bouleversé à ce point pour ce long-métrage ? Non. L’ai-je apprécié ? Oui.
C’est dit. Pour moi, Emilia Pérez est loin d’être le film de 2024, l’œuvre qui m’a le plus chamboulé cette année. Quant à la performance des actrices, si Zoe Saldaña et Karla Sofía Gascón sont vraiment grandioses, Selena Gomez est en deçà. Elle s’en sort bien, mais elle en fait souvent des caisses. En comparaison, je l’ai préférée dans Un Jour de pluie à New York. Adriana Paz, elle, livre une bonne prestation qui, cependant, ne m’a pas marqué plus que ça.
Maintenant, parlons de l’aspect « comédie musicale ». Personnellement, je m’y attendais avant de voir le film. Et puis, j’apprécie de plus en plus ce genre sur grand écran. Je n’ai donc pas été dérouté quand Zoe Saldaña s’est mise à chanter dès le début du film. La plupart du temps, j’ai bien aimé les chansons et j’ai trouvé qu’elles font bien avancer l’histoire. Par contre, j’ai rigolé à deux reprises : quand le personnage de Saldaña se rend dans les hôpitaux pour trouver un médecin qui accepterait d’opérer son client, et qu’elle lui fait les louanges de la transidentité en chanson. Vraiment, c’était inattendu. Mais pourquoi pas ?
Pour ce qui est du scénario, il est bien rythmé et on ne voit pas les 2 h 10 passer. Il traite bien l’évolution du personnage d’Emilia, de son désir d’être enfin une femme aux conséquences de son choix. Forcément, vu qu’elle a laissé derrière elle femme et enfants, ces derniers ont continué à vivre leur vie sans elle. Tout du long, elle s’interroge ainsi sur ce qu’elle est devenue et là encore, c’est bien amené dans le scénario. En revanche, il y a beaucoup de facilités scénaristiques qui font que l’ensemble est cousu de fil blanc. Mais bon, Audiard a préféré se concentrer sur l’aspect visuel de sa comédie musicale, un mal pour un bien en somme.
Parce que visuellement, Emilia Pérez de Jacques Audiard est incroyable. Les tableaux musicaux sont vraiment bien travaillés et leur mise en scène est souvent originale. La photographie sublime également les actrices sur tous les plans. Le prix de la mise en scène n’aurait clairement pas été de trop à Cannes.
En résumé, Emilia Pérez vaut surtout le coup d’œil en tant que comédie musicale. Sans ça, le long-métrage de Jacques Audiard peinerait à captiver. Et vu son sujet d’actualité brûlant (la transidentité), il valait mieux l’aborder sous un jour plus « décalé ». Pari réussi.
Et vous, avez-vous Emilia Pérez ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ? N’hésitez pas à me donner votre avis en commentaire !