À l’heure où j’écris ces mots, la saison estivale n’est toujours pas terminée. Pourtant, Elle & Lui et le reste du monde d’Emmanuelle Belohradsky est, selon moi, le navet de l’été. Le pitch de départ semblait effectivement prometteur. Or, le long-métrage finit par partir dans tous les sens. Explications.
Comme je le disais, je trouve que le film démarre bien. On est dans un bureau, où un employé s’ennuie à mourir et tourne en rond dans sa vie. Puis, il reçoit l’appel d’une jeune femme coincée dans un ascenseur et en détresse, et tente de la rassurer par téléphone. Dans le même temps, ils font connaissance et on sent déjà qu’il se passe un truc entre eux. Personnellement, j’ai adoré ce côté « huis-clos » et j’aurais préféré que la réalisatrice s’y tienne. Et si elle avait vraiment voulu sortir de ce cadre pour les besoins de son intrigue, elle aurait pu garder la conversation téléphonique entre les deux protagonistes. Mais elle a préféré partir dans une autre direction.
En soi, son intention de faire du comique de situation est louable. Ça a d’ailleurs eu son effet sur moi au début — quand Matéo se rend dans le spa asiatique. Mais à partir du moment où il est embarqué par la police, l’intrigue part en vrille et j’ai fini par lâcher l’affaire. Pour moi, c’était clairement too much, tellement tous les personnages (hormis les deux héros) sont dans l’excès. Ils sont d’ailleurs tellement détestables que j’avais envie de leur donner des claques. Et honnêtement, à part dans Les Misérables, je n’ai jamais vu des policiers aussi détestables à l’écran — je me dis qu’ils ne sont pas tous comme ça dans la vraie vie (du moins, j’ose l’espérer). Bref, le film ne dure que 1 h 25, mais j’ai trouvé le temps vraiment trop long à cause de ça.
Restent les deux acteurs principaux, Victor Belmondo et Galaeta Bellugi. Ils apportent beaucoup de fraîcheur et de naïveté à cette romance maladroite dans la forme (il faut le dire). Je n’attendais d’ailleurs qu’une chose : qu’ils se rencontrent enfin pour de vrai. La fin m’a donc satisfait dans ce sens. J’ai même dit haut et fort dans la salle de cinéma — j’étais tout seul : « Ah ben, quand même ! » On va dire que c’est mon lot de consolation par rapport à la déception qu’est cette comédie dramatique.
Conclusion : le premier long-métrage d’Emmanuelle Belohradsky est un pétard mouillé. Après, elle a le temps d’évoluer et de proposer des œuvres plus qualitatives. J’irai voir son prochain film avec un peu d’appréhension, cependant.
Et vous, avez-vous vu Elle & lui et le reste du monde ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ? N’hésitez pas à me donner votre avis en commentaire !