Après la mort subite de son père lors de la guerre civile en Espagne, la jeune Ofelia est contrainte de suivre sa mère Carmen, qui s’est remariée avec Vidal, capitaine de l’armée franquiste et homme froid et autoritaire. Alors que sa parente est mal en point à cause de sa grossesse, la petite fille reçoit la visite d’une fée, qui l’incite à la suivre jusqu’au labyrinthe situé près de sa nouvelle maison. Là-bas, elle fait la connaissance de Pan, un faune tout droit sorti d’un conte de fées…
Étant de plus en plus séduit par cette belle langue qu’est l’espagnol, je m’attendais quand même à mieux de la part de ce Laberinto del Fauno (lorsqu’on le prononce, c’est beau et tellement sensuel…). C’est peut-être parce que c’est Guillermo Del Toro, aka le réalisateur de l’infâme bouse cinématographique qu’est Hellboy II (aka le grand bonhomme rouge avec des cornes). Au début, ce Laberinto a cette espèce d’effet désagréable, qui fait qu’on a un sale pressentiment quant à la suite. Mais heureusement, Del Toro parvient à meubler son film d’un bel esthétisme d’une part, mais l’ampoule, d’autre part, de longueurs pas forcément souhaitées.
Parce que ça a beau être du cinéma espagnol, avec ce côté « film d’auteur » qu’on adore, c’est quand même foncièrement bizarre. Non pas que tout soit inégal, mais j’aurais voulu voir autre chose. J’ai cependant beaucoup aimé la partie « conte » (une belle référence aux contes de Charles Perrault), mais je me suis ennuyé devant la partie « franquiste ». Le Labyrinthe de Pan repose surtout sur ses fantaisies et consacrer presque une heure au franquisme ne fait que le ramollir. En gros, c’est comme El Orfanato, autre film du genre ayant les mêmes défauts et qui, sans ces derniers, aurait également pu prétendre au chef d’œuvre. Faut dire aussi le fantastique mélangé au cinéma d’auteur espagnol, ce n’est pas super au final. Néanmoins, je dis bravo à Sergi Lopez, totalement méconnaissable ici.
En résumé, c’est très beau, mais il manque un truc et je n’arrive pas vraiment à dire quoi.