Elizabeth Gilbert a tout pour être heureuse : un travail stable, un mariage de rêve et une belle maison. Mais voilà, Liz n’a plus goût à rien et aimerait retrouver cette joie de vivre qui la caractérisait autrefois. Après un divorce douloureux et une amourette passagère avec un jeune homme de vingt ans son cadet, elle décide de prendre une année sabbatique, afin de se retrouver. Elle part donc pour l’Italie, avant de s’envoler pour l’Inde et Bali…
Eat Pray Love marque le grand retour de Julia Roberts sur grand écran, après un come-back raté dans Duplicity (pour cause de billets verts en moins), et une apparition furtive (mais remarquée) dans Valentine’s Day. Une seule question se posait alors : celle qui nous a fait rêver pendant tant d’années (à commencer par moi) a-t-elle toujours ce charme et ce talent qui la caractérisait autrefois ? Hélas, non.
Dans Eat Pray Love, Julia est un peu à l’image de son personnage Elizabeth : une femme qui n’est désormais plus que l’ombre d’elle-même, et qui tient à tout prix à retrouver sa vie d’avant. Tandis qu’Elizabeth veut retrouver l’amour, Julia, elle, tient à retrouver la gloire. Si le film s’en est plutôt bien sorti au Box-office (sans pour autant faire des étincelles), Roberts a pris des rides en tant qu’actrice (pas physiquement, car bizarrement, la star paraît toujours plus jeune que son âge, mais passons outre ce détail futile) : durant 2 h 20, elle est vide, et ne parvient à ne faire passer aucune émotion. Peut-être est-ce dû au doublage (j’ai vu le film dans sa version espagnole), mais le fait est qu’elle a sérieusement intérêt à se remettre en question une nouvelle fois si elle ne veut pas être rangée au placard des has-been.
Au contraire, les rôles secondaires s’en sortent beaucoup mieux. En tête, on retrouve James Franco, Richard Jenkins et Javier Bardem, qui livrent tous deux de belles performances d’acteurs (même si leurs personnages sont très clichés). Côté scénario, on s’attendait à pire, mais Ryan Murphy démontre que ce n’est pas parce qu’on fait une série commerciale médiocre (Glee, pourtant prometteuse à ses débuts) qu’on fait de même au cinéma. Bon, le montage est parfois très maladroit (on passe d’un pays à l’autre comme d’une scène à l’autre et personnellement, je pense qu’il aurait été plus judicieux de construire le film par chapitres), mais l’histoire est suffisamment passionnante pour rattraper ce gros défaut (même si c’est parfois très cucul la praline).
Mais là où Eat Pray Love excelle le plus, c’est dans ses plans de caméra. On est ainsi enchantés par la beauté de l’Italie, de l’Inde et de Bali. Comme Liz Gilbert, on a envie de goûter aux pizzas et aux pâtes made in Italia, danser au bord des plages de Bali et prier en toute sérénité dans les ashrams indiens. C’est beau et ça fait rêver, et c’est justement le but de ce film. Et la mission est accomplie en tout cas !
Ce n’est donc en résumé pas le film de l’année, et peut-être que si la performance de Julia Roberts avait été plus acceptable, peut-être qu’il aurait été classé parmi mes favoris du cinéma de 2010.