Après une première partie molle portée par un Timothée Chalamet tout aussi mollasson, cette deuxième partie de Dune change complètement la donne. Le film de Denis Villeneuve dure plus longtemps (2 h 45), pourtant je n’ai pas du tout vu le temps passer. Au contraire, j’ai trouvé le rythme bien plus soutenu, le scénario alternant avec brio entre les différents personnages — l’histoire n’est plus centrée sur Paul Atréides — et enchaînant les rebondissements du premier au dernier acte. L’ensemble débouche d’ailleurs sur une fin ouverte qui laisse présager le meilleur pour la suite !
Mais concentrons-nous sur Dune, deuxième partie, voulez-vous ? L’histoire reprend là où elle s’était arrêtée, à savoir quand Paul et Dame Jessica intègrent le clan des Fremen. Avant ça, le film s’ouvre la voix off la princesse Irulan (incarnée par Florence Pugh), qui vient un peu plus étoffer le contexte politique dans lequel se déroule l’œuvre de Denis Villeneuve. De nouveaux personnages sont ainsi introduits et c’est clairement ça qui manquait à la première partie. Celle-ci aurait ainsi gagné à être plus intéressante en alternant entre l’intrigue autour du clan Atréides et celle des autres clans (en y incluant les protagonistes et antagonistes de ce volet). Le réalisateur répare donc cette « erreur » et évite les longueurs qui ampoulaient son film précédent.
Cette deuxième partie est également l’occasion pour Timothée Chalamet de bien mieux s’approprier son rôle. Il est clairement mieux dirigé que dans la première partie et il a plus de charisme, notamment parce que son personnage devient enfin le leader qu’il est censé être. Cela amène d’ailleurs deux nouveaux aspects très intéressants dans le récit de Dune : la place du fanatisme religieux et de l’écologie dans la société. Me concernant, c’est surtout le premier qui m’a marqué, dans le sens où le personnage de Paul prend une toute nouvelle dimension (sert-il vraiment la cause des Fremen ou bien la sienne ?), encouragée par le culte que lui vouent Stilgar (Javier Bardem) et ses comparses.
À noter que dans cette saga, les personnages féminins sont clairement mis à l’honneur. Que ce soit dans la narration externe (Zendaya dans le premier film, Florence Pugh dans le second) ou dans la conduite de l’intrigue — Dame Jessica et sa fille Alia influeront beaucoup sur les événements à venir —, la saga Dune se veut être clairement féministe… sans le crier sous les toits pour autant. À une époque où Hollywood veut nous assommer à coup de messages faussement wokistes pour mieux se faire voir, cela fait du bien de voir un réalisateur miser encore sur la subtilité des images et des dialogues plutôt que sur leur surenchère.
Et puisqu’on parle de la bonne performance de Chalamet, qu’en est-il du reste du casting ? Franchement, comme dans le volet précédent, ils sont tous très bien ! Pour être honnête, j’avais un peu peur en ce qui concerne Zendaya. Cependant, elle s’en sort haut la main dans le rôle de Chani — or, son duo avec Timothée Chalamet ne m’a juste pas plus fait rêver que ça. Ses collègues féminines Florence Pugh, Rebecca Fergusson et Léa Seydoux (alors qu’elle n’apparaît que dix minutes à tout casser !) livrent également des performances remarquables. Côté masculin, c’est surtout Austin Butler qui tire son épingle du jeu. Il incarne un bad guy vraiment convaincant et encore plus menaçant/effrayant que le baron (Stellan Skarsgård) et Glossu Rabban (Dave Bautista) réunis.
Enfin, comment ne pas parler de la beauté visuelle qu’est cette suite ? Si je reconnaissais que le premier était impeccable à ce niveau-là, sans en être transcendé pour autant, ici c’est totalement différent. Cette fois, le rouge prédomine pour faire écho aux Fremen, ainsi qu’à la révolte qui se prépare. Néanmoins, l’arc le plus réussi du film est, selon moi, le passage en noir et blanc chez les Harkonnen qui introduit le personnage d’Austin Butler. C’est une véritable trouvaille de la part de Denis Villeneuve et c’est d’ailleurs ce passage qui sera déterminant pour la suite de l’intrigue générale.
Bref, Dune deuxième du nom assume beaucoup plus ses allures de blockbuster, là où le premier était une longue (et un peu pénible) introduction de l’univers, bien que nécessaire avec le recul. Le premier tome complet a donc été adapté au cinéma. Vu sa fin tragique (avec une Zendaya au cœur brisé qui retourne chez elle en laissant Paul mener la fameuse « guerre sainte » qu’on nous a teasée tout au long du film), j’ai hâte de savoir ce que Denis Villeneuve nous réserve pour la suite !
Et vous, avez-vous vu Dune — Deuxième Partie ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ? N’hésitez pas à me le dire en commentaire !