« C’est eux ! C’est eux ! Ils viennent à la queue leu leu ! Rataplan, voici les éléphants ! » Ces paroles me trottent dans la tête depuis quelques semaines et m’ont préparé à la sortie de Dumbo de Tim Burton. Je n’attendais pas cette adaptation live-action avec impatience, car le dessin animé ne compte pas parmi mes favoris de Disney. Les visuels me donnaient cependant envie de payer un ticket de cinéma. Eh bien, mes ami(e)s, cette nouvelle version de Dumbo est une pure réussite !
Jusqu’ici, les adaptations live de Disney ne m’ont pas déçu dans l’ensemble (même si mes attentes n’étaient pas forcément comblées). Mais il faut avouer que certaines d’entre elles manquent d’audace, car elles racontent « image par image » la même histoire que les films originaux. Dans le cas de Dumbo, bien qu’il y ait des références au film de 1941 qui font plaisir, il s’éloigne beaucoup du matériel original. Exit les animaux qui parlent ! Place aux personnages humains attachants avec de la profondeur, ainsi qu’à un récit qui dénonce la maltraitance des animaux de cirque (ce que l’œuvre de 1941 ne faisait pas du tout).
Me concernant, je ne me suis pas du tout ennuyé. D’ailleurs, je n’aurais pas été contre quelques minutes supplémentaires. Mais comme il s’agit d’un film familial, il fallait proposer une histoire qui mélange à la fois des thématiques sombres et un univers enfantin et coloré. De ce côté-là, le pari est réussi. Tim Burton parvient ainsi à instaurer une ambiance réaliste et sombre, avec sa propre touche de folie (même si j’ai eu du mal à la voir dans la première partie du film).
J’ai trouvé les personnages bien écrits dans l’ensemble. Celui de Colin Farrell m’a particulièrement touché, à cause de sa condition physique et de sa maladresse envers ses enfants. Celui de Danny DeVito est à la fois burlesque et avide (ça m’a fait plaisir de le revoir sur grand écran). Eva Green a toujours ce visage froid unique en son genre, mais elle seule pouvait interpréter un tel rôle. Michael Keaton est bon comme à son habitude, mais son personnage aurait mérité plus d’épaisseur. Bref, tout le casting est bien. Seuls les deux jeunes acteurs ne m’ont pas vraiment convaincu (surtout Nico Parker qui est mono-expressive).
Comme toujours, chez Tim Burton, le visuel est bluffant. Si la première partie du long-métrage est plutôt sage, la seconde centrée sur le parc Dreamland m’a mis des étoiles plein les yeux. Les effets spéciaux sont super et l’arc final est juste impressionnant. Sans oublier la fameuse scène des éléphants roses, que le réalisateur a repris à sa sauce (sans l’aspect « j’en vois parce que j’ai bu trop de champagne ») et que j’ai trouvée très réussie. Quant à Dumbo, même si c’est un éléphant en CGI, il est tellement mignon et attachant. On a envie de le prendre de nos bras et de le consoler. J’avais vraiment envie de m’offrir la peluche (que Disney nous vend dans le film, les fourbes !). Enfin, les vues subjectives — de l’œil de Dumbo — rendent ce personnage encore plus innocent.
Les thématiques abordées dans Dumbo sont très fortes. L’amour maternel est bien évidemment au centre, et j’avoue avoir pleuré à plusieurs reprises. Encore une fois, même si ce sont de « faux » animaux, leur attachement mutuel est si émouvant qu’on y croit dur comme fer. On a également droit au fameux discours féministe, par le biais de la petite fille. Cet aspect-là manque de subtilité, car ça sent le forçage de la part de Disney (selon moi). Le rejet de la différence est également abordé, en témoigne l’humiliation publique que subit Dumbo au début du film. On termine par l’exploitation et la maltraitance des animaux dans le milieu du cirque, que l’œuvre de Tim Burton dénonce. Contrairement à la fin du dessin animé, celle du film va dans le sens du débat actuel (et il ne pouvait en être autrement).
Pour conclure, Dumbo de Tim Burton est réussi sur de nombreux plans. Certes, il n’est pas parfait, mais il se démarque clairement des autres adaptations live-action de Disney. On verra comment Guy Ritchie et Jon Favreau s’en sortent avec Aladdin et Le Roi Lion !
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