Quand Donald Miller, garçon noir de douze ans introverti et discret, se met à agir bizarrement, Sœur James s’en va voir Sœur Aloysius Beauvier, directrice d’une école catholique stricte, pour lui faire part de ses inquiétudes, mais aussi de ses soupçons en ce qui concerne le Père Brendan Flynn, qui pourrait bien être responsable des états d’âme du jeune Donald…
Mon 5 sur 10 n’est pas dû à la fin connue d’avance dès le départ. Il n’est pas dû non plus au simple affrontement psychologique qu’est finalement ce film (alors que je m’attendais davantage à un thriller policier). C’est surtout un sentiment d’inachevé en fait. Certains pensent pourtant que c’est bien voulu, cette impression de doute qui plane au-dessus de nous après la fin de Doubt (la faute à Meryl Streep versant des larmes de crocodile [trop] exagérées). Personnellement, ça me perturbe au plus haut point, tant je n’ai pas vraiment compris la place du doute ici. Même si ça ne m’a pas empêché de comprendre les petites allusions du personnage de Philip Seymour Hoffman faits dans ses sermons (par exemple, l’histoire dans la femme qui déchire son oreiller, laissant les plumes [ou les commérages] s’envoler aux quatre coins du monde [soit une attaque indirecte lancée envers le personnage de Streep].
En fait, on note dans Doubt de nombreuses incohérences. Encore une fois, certains diront que c’était bien voulu. Pourquoi pas ? Après tout, quand on y pense, c’est vrai que les accusations de la directrice ne sont fondées que sur les dires d’une nonne, ainsi que sur ses propres convictions. Et forcément, l’histoire en pâtit. Car au lieu d’avoir, comme je le disais précédemment, un véritable thriller replacé dans le contexte de l’époque et celui de la religion, Doubt nous offre finalement un huis clos psychologique, où une femme tente de faire culpabiliser un homme qui ment comme il respire. Si la joute verbale est bien écrite, bien mise en scène et bien jouée, elle est malgré tout presque dénuée de sens. Parce que le film se termine juste sur la démission d’un prêtre qu’une simple nonne a réussi à faire chanter, et ce à partir d’un vulgaire mensonge. Sur ce coup-là, c’est regrettable.
Doubt parvient tout de même à se rattraper sur son casting brillant, dont tous les acteurs méritaient leurs nominations respectives aux Oscars [et peut-être même les statuettes]. Soulignons en particulier les incroyables performances de Meryl Streep [une actrice qui peut décidément tout interpréter], d’Amy Adams [qui confirme son statut d’étoile montante] et de Viola Davis [sincère et bouleversante].
À défaut d’être le chef-d’œuvre tant attendu, Doubt a au moins le mérite d’être bien interprété.