Davis, Angel et Butch sont trois jeunes criminels envoyés dans une prison pour délinquants juvéniles située à Enola Vale. À leur arrivée, ils vont devoir se faire leur place au sein d’une microsociété qui n’épargne généralement pas les plus faibles…
« L’homme est un loup pour l’homme. » Cette célèbre citation de Charles Hobbes pourrait bien résumer Dog Pound de Kim Chapiron. Soit un film qui fera sûrement encore parler de lui durant les années à venir, à cause de son flot de violence gratuite, certes, justifiable pourtant. Tout y passe : viol, humiliations en tous genres, harcèlement moral et physique… Même si Dog Pound ne se réinvente pas en tant que film sur le milieu carcéral, il parvient néanmoins à produire l’effet voulu au départ sur le spectateur, grâce à des scènes-chocs, qui deviennent progressivement insoutenables au fur et à mesure que le temps passe.
Le film démarre avec une introduction brève, mais suffisante, des trois personnages principaux. Puis le réalisateur nous introduit à la prison dans laquelle ils vont passer un certain temps, où règne la désormais incontournable « loi du plus fort », qui est dictée ici par l’impitoyable Banks et ses deux seconds. Une loi dont dépendront surtout Davis et Butch. On s’attache donc d’emblée à ces deux-là, tant ils suscitent la pitié, mais également la compassion. Dog Pound évite ainsi d’en faire des gros clichés humains, en montrant qu’ils peuvent être aussi bien animés par la peur que par la rage. Il s’agissait là d’un pari très difficile à réaliser, mais grâce au scénario bien construit et aux acteurs vraiment talentueux, le film y arrive haut la main.
Paraît-il que Chapiron est allé chercher la plupart de ses interprètes dans la nature ? Encore une fois, le film pouvait s’enfoncer à tout moment dans la médiocrité, mais force est de constater le réalisateur français a énormément de flair. Chaque acteur est incroyablement juste dans son jeu, mais la palme revient surtout à Adam Butcher. Mention également à Shane Kippel, qui prouve qu’on peut avoir un avenir certain dans le milieu, après avoir joué dans une piètre série pour ados (« Degrassi : Nouvelle Génération »).
Le scénario de Dog Pound évolue aisément, entre ambiance malsaine et violente, et ambiance drôle et apaisante. On retiendra surtout le règlement de compte, le fantasme rêvé de Davis (sans aucun doute la scène la plus drôle de tout le film), la mort accidentelle d’un des personnages, ou encore le suicide d’un autre. On comprend donc que tous ces jeunes ne s’en sortiront jamais, car prisonniers du cercle vicieux qu’est la violence.
Le film « coup de poing » de l’été 2010 à ne pas rater.