Un conseil : préparez-vous psychologiquement avant de regarder ce film. Personnellement, je suis sorti de la salle de cinéma en étant chamboulé. Le Royaume des Abysses (Deep Sea en anglais) est un long-métrage d’animation qui m’a donné l’impression d’être sous LSD pendant près de 2 h. C’est simple : ça part dans tous les sens. Visuellement parlant, en tout cas.
Niveau animation, je n’ai rien à redire. C’est clairement impeccable de bout en bout, le mélange entre les styles étant savamment fait. Le réalisateur Tian Xiaopeng s’est ainsi fait plaisir avec ces décors, personnages et effets spéciaux hauts en couleur. J’ai d’ailleurs eu l’impression qu’il s’était inspiré de l’univers de Miyazaki (Le Voyage de Chihiro, notamment) pour créer celui de son Royaume des Abysses, en poussant le trip fantastique et fantaisiste encore plus loin. Maintenant, est-ce forcément un point positif ? Pour tout vous dire, ça part tellement dans tout le sens que le film de Tian Xiaopeng a fini par me perdre.
Au final, ce gloubi-boulga d’animation est indigeste à mes yeux. Vouloir innover, c’est bien. Avec du sens, c’est mieux. Du moins, je vois où le réalisateur a voulu en venir. On comprend d’emblée que ce fameux « royaume des abysses » n’est que le fruit de l’imagination débordante d’une fillette dépressive qui cherche à échapper à son quotidien trop dur. Un quotidien où sa mère l’a abandonnée et ne veut plus d’elle, et où son père la néglige au point de lui dire que : « Non, tu n’es pas en dépression, il faut que tu montres que tu vas bien ! » En fait, si dans la forme, le film est original — on ne pourra pas le lui enlever —, il est extrêmement banal dans le fond.
Et si j’aime les longs-métrages qui relatent des parcours initiatiques de manière générale, là j’ai trouvé que le film en fait trop pour pas grand-chose. Il pouvait très bien mélanger les styles d’animation comme il l’a fait sans pour autant aller jusqu’à l’excès. De plus, je l’ai trouvé assez dur à regarder (la thématique abordée — la dépression —, certains personnages et effets — San Su et son visage de clown effrayant, l’apparence du fantôme rouge qui fait penser à du sang). Pour le coup, je ne recommanderais pas son visionnage à des enfants de moins de 12 ans.
En conclusion, si ça fait du bien de voir des films d’animation sortir des sentiers battus (encore plus quand ils sont produits par des studios non américains), trop d’excès tue l’excès. Le Royaume des Abysses n’est donc clairement pas un long-métrage accessible et je pense qu’il aura du mal à trouver son public. Cependant, selon moi, il devrait rentrer dans l’histoire du cinéma d’animation d’ici quelques années pour son caractère visuel « anticonformiste ». Comme on le dit si bien : wait and see.
Et vous, avez-vous vu Le Royaume des Abysses de Tian Xiaopeng ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ? N’hésitez pas à me le dire en commentaire !
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