Bonjour à toutes et à tous ! Les Ciné Express font leur retour sur le blog, quatre ans plus tard. En effet, j’avais envie de changer de format pour mes critiques ciné : parler des derniers films sortis et vus en 2017 de manière plus concise. Aujourd’hui, trois films passent au crible : Unlocked, Nos Patriotes et The Wall. Bonne lecture !
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Unlocked
Si vous avez vu la bande-annonce d’Unlocked, vous avez vu tout le film (ou presque). Malgré tout, il faut dire que le pitch et le casting donnaient envie d’en (sa)voir plus. Jugez donc : Noomi Rapace, Toni Collette, John Malkovich, Orlando Bloom et Michael Douglas. Du beau monde, en somme ! Néanmoins, le titre VF du film (Conspiracy) dévoile en partie le scénario. De même que le casting quatre étoiles ne sert que d’argument marketing, et rien d’autre.
Dès les premières minutes, le long-métrage de Michael Apted se devine à l’avance, et ce de bout en bout. On sait ainsi que la conspiration ne concerne pas seulement l’attentat qui se prépare au cœur de Londres, mais également une autre attaque terroriste qui avait eu lieu quelques années auparavant. Et que le personnage de Noomi Rapace est manipulé depuis le départ. Par ailleurs, cette dernière porte très bien le film sur ses épaules (il faut dire aussi que ce genre de rôle lui va bien). Quant à ses collègues, s’ils font avancer l’intrigue, ils se retrouvent cependant affublés de rôles clichés, avec des dialogues ridicules qui plus est.
Côté positif, Unlocked se rattrape grâce à la tension qu’il parvient à installer durant ses scènes clés. Il délivre également un message « de fond » assez intéressant sur le terrorisme et sur ce qui l’entoure. De ce côté-là, le réalisateur Michael Apted a su, selon moi, s’adapter à la réalité du climat social et politique actuel. Hélas, il n’approfondit pas assez son sujet, la faute à un scénario hollywoodien qui manque cruellement d’originalité.
Unlocked est le genre de film qui se regarde sans déplaisir, mais qu’on aura oublié sitôt vu.
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Nos Patriotes
Cette année, le cinéma français arrive un peu à sortir de sa zone de confort, pour nous proposer autre chose que ses longs-métrages habituels. Avec Nos Patriotes, Gabriel Le Bomin nous propose là un drame historique, avec un héros noir au premier plan et une dramaturgie liée à l’époque dépeinte. Le scénario a des idées intéressantes sur le papier, mais finit par se perdre dans un mélodrame aux ficelles trop grosses.
Pour citer les points positifs qui donnent un peu d’intérêt au film de Gabriel Le Bomin, je dirais que l’Alsace de 1940 est bien retranscrite à travers ses beaux décors. Tandis que les effets spéciaux de l’attentat du pont (vers la fin) sont convenables pour une production française. J’ai également apprécié les traits de caractère des personnages principaux : les protagonistes féminins sont forts et ont une grande gueule, le héros s’amuse bien des préjugés racistes dont il est constamment victime. Enfin, le casting s’en sort bien (Marc Zinga, Alexandra Lamy, Pierre Deladonchamps), alors que la prestation de Louane Emera sonne faux tout du long.
En revanche, l’ensemble est trop téléphoné et comporte des scènes qui n’apportent rien au récit, en termes de dramaturgie. Si les actions du personnage d’Addi Ba sont compréhensibles pour la plupart, on ne sait pas pourquoi il fait telle chose à tel moment. Quant à ses liaisons amoureuses, ça n’a vraiment aucun intérêt. De plus, la réalisation de Nos Patriotes fait très téléfilm – peut-être que les moyens financiers n’étaient pas assez conséquents ? Je rebondirai sur un détail que j’ai apprécié : le film montre bien que les allemands comme les résistants se valent en termes de violence et de morale.
Nos Patriotes de Gabriel Le Bomin restera donc oubliable dans son genre.
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The Wall
Après Edge of Tomorrow, Doug Liman passe de la science-fiction futuriste au film de guerre avec The Wall. À l’image de Buried avec Ryan Reynolds, The Wall flirte avec le genre du huis-clos. Le problème majeur est que, si Buried m’avait laissé sans voix grâce à son twist final (presque) inattendu, celui de The Wall se devine sans mal dès ses quinze premières minutes.
Il ne reste donc plus que ce qui a lieu entre le début et la fin. De ce côté-là, l’écriture du scénario fonctionne plutôt bien, dans la mesure où on accompagne le personnage d’Aaron Taylor-Johnson dans sa lutte contre la montre et contre la mort. Aaron Taylor-Johnson porte d’ailleurs très bien le film sur ses épaules, malgré son jeu d’acteur qui tend à être exagéré durant les moments où Allen est désespéré. Au final, on en oublie presque son partenaire à l’écran (John Cena). Quant à Laith Nakli (qui interprète le bad guy de l’histoire), on a beau ne jamais voir qui il est devant la caméra, rien que sa voix nous fait sentir mal à l’aise.
The Wall aborde également la question de la légitimité de la guerre en Irak. Encore une fois, c’est intéressant à voir mais, selon moi, il aurait fallu que le film sorte quelques années auparavant pour être beaucoup plus percutant. Enfin, comme je le disais plus haut, si on a vu les quinze premières minutes, on voit la conclusion finale se profiler à mille kilomètres (ou à 1500 mètres, pour être en accord avec le scénario). Il a beau arriver des choses à Aaron Taylor-Johnson, je n’ai pas été plus ému que ça par son sort. Et puis, il faudrait m’expliquer comment le sniper ennemi arrive à se connecter aux radios des soldats américains… De nombreux raccourcis sont empruntés dans le scénario, et c’est bien dommage.
The Wall vaut donc essentiellement le coup d’œil pour la performance d’Aaron Taylor-Johnson. Pour le reste, on repassera.