Bonjour à toutes et à tous ! Je reviens vous parler de trois films que j’ai vus récemment : Escape Room d’Adam Robitel, Mowgli d’Andy Serkis et Solo d’Hugo Stuven. Bonne lecture !
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Escape Room
Au début du film, je partais dans l’idée qu’Escape Room (ou Escape Game) serait un gros navet. La direction d’acteurs et l’écriture des personnages auraient pu clairement jouer en sa défaveur, mais… Le long-métrage d’Adam Robitel offre un scénario plutôt haletant au spectateur. Il reprend habilement le concept bien connu de l’Escape Game, en rendant ce dernier mortel.
Alors non, ce film n’est pas violent et ne fait pas peur. Mais il a des idées dans sa mise en scène et son dénouement. Les univers dans lesquels évoluent les six héros sont bien trouvés et remplis de pièges surprenants. Escape Room est comme une véritable partie d’Escape Game : comme les personnages, on veut résoudre les énigmes. Le dernier acte laisse également présager une suite. Cette future franchise a donc encore beaucoup à révéler !
Pour moi, ce sont surtout les personnages qui gâchent l’ensemble. J’ai aimé les découvrir tout au long de l’histoire, notamment via les flashbacks. Ça leur donnait ainsi davantage de la psychologie. Cependant, ils sont assez clichés (l’intello timide, l’entrepreneur connard sur les bords, le geek gamer, l’alcoolique dépravé…). La plupart des acteurs surjouent par moments (Taylor Russell McKenzie, Logan Miller, Tyler Labine, Nik Dodani), tandis que Deborah Ann Woll livre une bonne performance. Mais on ressent une bonne dynamique de groupe entre eux. Néanmoins, ils ont des réactions parfois stupides et les tentatives d’humour de certains sont risibles.
Pour résumer, Adam Robitel a su bien s’approprier le phénomène de l’Escape Game, pour le pousser « jusqu’à l’extrême ». On parie qu’il va encore plus loin, la prochaine fois ?
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Mowgli – Legend of the Jungle
Après Disney, Andy Serkis propose Mowgli, sa propre adaptation cinématographique du roman de Rudyard Kipling. Un film qui met bien en avant la violence de son récit. Elle montre ainsi le dur parcours du jeune Mowgli pour s’accomplir. Le film aborde également des thèmes intéressants et universels : la solitude, la différence (et le rejet qu’elle suscite), le deuil des êtres chers, la question des armes et celle de l’appartenance à un groupe.
Les personnages sont crédibles grâce à la performance des acteurs. Cate Blanchett rend le serpent Kaa très ambigu (là où Scarlett Johansson lui donnait un côté plutôt « maternel »). Benedict Cumberbatch fait un très bon Shere Khan (qui tue pour le plaisir de tuer et ça, j’adore). Rohan Chand, lui, est très convaincant dans le rôle de Mowgli. Il parvient ainsi à nous montrer toutes ses facettes (la peur, la colère, le chagrin, la joie…). Mais je trouve quelque chose à redire sur son évolution : on sent qu’il y a eu des coupures dans le montage, et on passe ainsi rapidement sur des étapes essentielles de l’apprentissage de l’enfant. De même, ses relations avec les autres personnages ne sont pas assez approfondies.
Enfin, les animaux ne sont pas très réalistes (même si ça les rend plus « humains », vu que leurs réactions sont calquées sur celles de leurs interprètes). De ce côté-là, je préfère la version de Disney. Pourtant, question motion-capture, Robert Rodriguez a fait dernièrement du bon boulot sur Alita. Quant aux décors, ils sont très beaux, surtout pendant les scènes de jour. Mais le fond vert est flagrant durant les scènes de nuit. À croire qu’Andy Serkis a manqué de budget pour réaliser son film.
En résumé, Mowgli est une adaptation honnête et intéressante sur certains aspects, qui assume clairement son postulat plus sombre. Mais elle ne va malheureusement pas assez loin dans son dénouement.
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Solo
En voyant l’affiche, j’étais intrigué. Je me disais : « Chouette ! Un film espagnol qui s’aventure dans le genre du huis clos en pleine mer, à la manière d’Hollywood ! » Mais si, sur le papier, le long-métrage d’Hugo Stuven avait de l’intérêt, son visionnage provoque la noyade du spectateur dans l’ennui abyssale.
Malgré sa courte durée (1 h 30 seulement !), on regarde sa montre. Le personnage principal a beau souffrir le martyre devant la caméra, on n’attend qu’une chose : le générique de fin. Vu que c’est une histoire vraie, on voit venir la fin à des kilomètres. En plus, le vrai Álvaro Vizcaino fait un caméo dans la dernière scène (« Regardez-moi, je suis vivant ! »). Pour être honnête, le scénario est très mal écrit, enchaîne les grosses incohérences de A à Z, et n’a pas honte de sa mise en scène grand-guignolesque. Le héros n’est d’ailleurs pas épargné. On aura même beau nous assommer à coups de flashbacks et autres hallucinations désopilantes, ça n’empêche pas que le mec soit antipathique.
Alain Hernández (qui joue Álvaro à l’écran) en pâtit, malheureusement pour lui. Il fait ce qu’il peut pour sauver les meubles, mais son rôle ne le sert à aucun moment. Malgré cette catastrophe aquatique ambulante, Hugo Stuven se rattrape avec la photographie (qui met bien en valeur aussi bien l’acteur principal que les paysages). Comme quoi, c’est pratique de tourner son film dans un endroit exotique !
Comme quoi, quand un réalisateur ne sait pas comment mettre en scène l’agonie de son héros, ça tue d’emblée le postulat dans l’œuf. Quant au spectateur, il est simplement laissé à l’agonie.