Après s’être de nouveau fait remarquer devant la caméra d’Olivier Assayas et devant celle d’Ang Lee, Kristen Stewart fait son « retour » avec le film choral Certaines Femmes. Un nouveau long-métrage où j’avais encore hâte de la voir à l’œuvre, tant elle arrive à tirer son épingle du jeu depuis la fin de la saga Twilight. Y parvient-elle également ici ?
Il faut savoir que je connais Kelly Reichardt via l’une de ses premières œuvres cinématographiques sur grand écran, Wendy et Lucy. Je n’avais ni adoré, ni détesté, mais je m’étais fermement ennuyé. En en parlant récemment avec une collègue cinéphile, j’ai appris que cette réalisatrice était connue pour mettre en scène la banalité de la vie quotidienne de ses personnages. Face à ce genre de film, deux cas de figure sont possibles : on aime ou on déteste. Certain Women ne déroge pas à la règle : ce film-ci s’adresse à un public restreint. Ce qui en fait sa force, finalement.
Car Kelly Reichardt a réussi à rendre ces quatre femmes ordinaires, voire même désespérées dans leurs existences respectives. Toutes cherchent un sens à leur vie (sentimentale) et toutes n’y parviendront pas forcément. Les actrices qui jouent ces protagonistes féminins (Laura Dern, Michelle Williams, Lily Gladstone et Kristen Stewart) sont toutes justes. Or, je dois dire que Michelle Williams emporte la palme devant ses collègues. Les acteurs secondaires s’en tirent bien également, notamment Jared Harris (dont le désespoir nous touche en plein cœur) et James LeGros. Ajoutons la photographie qui est intéressante selon les scènes filmées et l’absence (ou presque) de fond musical. Ce dernier point nous permet de nous immerger davantage dans les différentes histoires qui nous sont racontées, et ce, aux côtés des personnages.
Le problème, c’est le reste. Kelly Reichardt pousse tellement à fond son idée de banalité qu’elle finit par tomber dans son propre piège. Ses héroïnes ne sont pas plus étoffées que ça au niveau de l’écriture. On a alors du mal à être empathiques envers ces dernières, malgré la solitude apparente que chacune subit. En outre, le scénario ne fait preuve d’aucun enjeu scénaristique (bien que, je l’imagine, ce ne fût pas le but premier de la réalisatrice de Certain Women). Enfin, les dialogues sont très factuels. Bon, ce dernier élément n’influe pas forcément sur la qualité d’ensemble d’un film, mais quand le film en question est lent et mou dans son rythme, on retient ça entre autres. C’est là que, pour moi, Certaines Femmes est un semi-ratage, alors qu’il aurait pu en être autrement.
C’est la deuxième fois que la vision cinématographique de Kelly Reichardt ne me convainc guère, en dépit d’une bonne direction d’acteurs. Jamais deux sans trois ?