Deux couples décident de se réunir, afin de s’expliquer sur les faits et causes qui ont amené leur enfant respectif à se battre dans un jardin public. Une simple réunion entre adultes qui ne tarde pas à virer au règlement de comptes…
J’avais vraiment peur d’être déçu, surtout que c’était l’une des sorties cinés en cette fin d’année que j’attendais le plus. De plus, j’avais vraiment envie de le voir en version originale, afin de pouvoir pleinement profiter des performances de chaque acteur. Sachant que le film se passe en temps réel (mis à part les génériques de début et de fin), le risque de déception était encore plus grand. Mais un film avec un casting cinq étoiles comme celui-là ne peut qu’être bon.
Le pari risqué de Carnage était justement de réussir à rendre crédible une histoire se déroulant en temps réel, sans aucune « interruption », ni changement de lieu. De plus, même s’il y avait Jodie Foster, Christoph Waltz et Kate Winslet réunis, ça ne prouvait rien. Et puis, Roman Polanski m’avait un peu déçu avec The Ghost Writer (car trop complexe et implicite, selon moi). J’avais donc énormément de doutes et d’aprioris avant même d’avoir vu le film. Mais Polanski a su éviter les pires embûches qui soient. Ou presque…
Car j’avoue avoir trouvé le temps un peu long, alors que le film ne dure qu’une heure vingt. Peut-être parce que je m’attendais à ce que, dès le départ, les pics et les insultes fusent violemment à l’image de la bande-annonce. D’un côté, cette mise en place progressive de l’histoire était nécessaire. Carnage a également trop tendance à bavarder, bien que ça ne m’ait pas dérangé plus que ça (les dialogues étaient excessifs par moments, cela dit). Et encore une fois, c’était nécessaire pour que le film ait vraiment de l’intérêt.
Le point fort de Carnage, ce sont bien évidemment ses quatre acteurs. Le plaisir était surtout de voir Christoph Waltz dans un autre rôle à la hauteur de son talent. Avec Jodie Foster, ils sont clairement les vedettes du film. Mais Kate Winslet s’en sort également dignement, comme à son habitude, de même que John C. Reilly. Chacun/chacune est indispensable à l’ensemble et l’un/l’une ne peut « survivre » sans ses partenaires à l’écran.
Carnage ne serait également rien sans ses situations comiques, qui sont très bien écrites et recherchées. J’ai particulièrement ri lors de la scène du portable dans le vase (suivie, par ailleurs, de la crise de fou rire des deux personnages féminins) et de la fin avec Kate Winslet qui a, par ailleurs, un énorme potentiel comique que je ne lui connaissais pas.
Roman Polanski signe là un très bon huis-clos à l’écriture ciselée bien plaisante. Kate Winslet peut désormais ajouter un nouveau chef d’œuvre à sa filmographie, après la semi-déception Contagion !
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