[CINÉMA] Café Society

Café Society - Woody Allen (1)

Mesdames, Messieurs, le Festival de Cannes a marqué le coup d’envoi de sa 69ème édition mercredi dernier ! Et pas avec n’importe quel film, s’il vous plaît : celui de Woody Allen, le délicieux et exquis Café Society ! Soit une nouvelle œuvre qui marquera sûrement une nouvelle ère chez le réalisateur new-yorkais.

J’ai lu tant d’avis élogieux à son encontre, que j’en attendais énormément (dont de voir si Kristen Stewart saurait s’adapter au style allenien, tout en gardant son jeu d’actrice). Je suis donc allé au cinéma les yeux fermé, avec une certaine appréhension cependant, celle d’avoir le cœur et la déception lourds. Et durant la séance, je vous avouerai même que j’ai été moins attentif au moindre détail qu’habituellement devant un film de Allen. Un deuxième visionnage s’imposera donc !

Mais ce que je retiens essentiellement, c’est que Café Society est ce que Woody Allen a pu faire de mieux durant ces dernières années, avec une bonne dose de renouveau (bienvenu). Car là où Magic in the Moonlight et Irrational Man avaient su donner du peps à un cinéma allenien en perte de vitesse, mais toujours sympathique, non seulement celui-là le dynamise, mais il lui apporte la touche de modernité qui lui manquait depuis longtemps.
Cela se ressent surtout à travers le personnage campé par Jesse Eisenberg et, dans le même temps, pas vraiment. Moi qui m’attendais à une interprétation calquée sur celle de Woody à l’exactitude près, je trouve justement que Jesse parvient bien à s’en détacher, en mêlant son propre style à la philosophie du new-yorkais (durant la scène avec Anna Camp, par exemple). De plus, Eisenberg incarne avec justesse cet homme innocent et amoureux, avec un fond « perfide » néanmoins.
On le ressent aussi dans la manière du réalisateur d’aborder les questions existentielles de l’Amour et de la superficialité qui le taraudent. Là encore, la modernité est de mise dans la forme, alors que le fond ne change pas. De ce côté-là, il ne nous apprendra rien, mais il est tout de même agréable de voir qu’il ose sortir de ses sentiers battus.

Café Society - Woody Allen (2)

Concernant les autres acteurs, il n’y a rien à redire. Tous sans exception sont impeccables dans leurs prestations respectives, bien que, par exemple, Blake Lively et Corey Stoll soient sous-exploités, alors que leurs personnages sont intéressants (le second étant l’atout comique du film, avec ses histoires de mafieux douteuses). Steve Carell s’en sort bien dans le rôle de l’agent un peu salopard sur les bords, mais attachant quand il se met à douter. Cependant, j’aurais bien aimé voir ce qu’aurait fait Bruce Willis à sa place.
Mais celle qui surprend le plus est bel et bien Kristen Stewart. Vous connaissez désormais mon Amour grand pour cette actrice et pour son jeu d’actrice assez singulier. La voir jouer devant la caméra d’Allen était un nouvel exploit dans sa « nouvelle » carrière couronnée de succès et elle relève le challenge avec brio. Elle sait être ainsi innocente et pulpeuse, à l’image de la Femme des années 30, mais elle sait également se montrer vaniteuse et garce quand il le faut. Elle reste donc fidèle à elle-même, tout à s’adaptant à cet univers où elle évolue sans mal.

Pour finir, j’avais envie de dire un mot sur l’image, le montage et les dialogues du film. J’ai ainsi apprécié le fait que le réalisateur ne s’attarde pas trop sur chaque scène, du moins pas comme il a l’habitude de le faire. C’est-à-dire que, par moments, il va construire sa scène avec une ou deux répliques et un plan de caméra (par exemple), puis il passera à la scène suivante. Ça rend l’ensemble plus dynamique, du coup. J’ai, en outre, trouvé l’image de ce film très nette, par rapport aux précédents films de Woody, encore une fois. Ce qui fait qu’on distinguait bien chaque détail, des vêtements des personnages aux éléments des décors d’ensemble. Sans oublier les petits effets propres aux vieux films : l’image qui se dévoile dans un cercle, celle qui est « balayée » par une autre image, etc. Concernant les dialogues, ils ne changent pas vraiment pour du Allen, puisqu’ils sont toujours aussi bien écrits, tout en étant plus « simplifiés » cette fois. Chaque personnage dit les choses telles qu’il le pense (sans passer par de longues réflexions philosophiques, comme c’était le cas avant).

Café Society - Woody Allen (3)

En conclusion, ce nouveau Festival commence excellemment, avec qui s’avère être un chef d’œuvre, ni plus ni moins. Café Society mérite ainsi tous ses éloges et je pense même que, s’il avait été présenté en compétition, il repartirait facilement avec un prix. Et puis, une fois n’est pas coutume, le film finit volontairement sur une note « inachevée », mais juste et nécessaire au dénouement de la romance de ses deux personnages principaux.

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