Parce qu’elle en a marre de son vieil Iowa, Alice fait ses valises pour s’envoler vers Los Angeles, en espérant vite faire sa place dans le milieu artistique. Mais la chose n’est pas aisée, et c’est par pur hasard qu’elle atterrit au « Burlesque Lounge », tenu par Tess. Le club est au bord de la faillite, et un promoteur menace de le racheter. Au milieu de tout ce remue-ménage, Alice, étant d’abord venue au départ pour auditionner en tant que danseuse, y postule finalement pour être serveuse…
La bande-annonce ne me faisait absolument pas envie, tant ce qu’on nous y montrait ressemblait à la plupart des comédies musicales de bas étage. Et d’ailleurs, Burlesque ne se veut absolument pas à part : encore une fois, le scénario est très conventionnel, les intrigues secondaires sont sacrifiées au profit des numéros musicaux (on ne s’en plaindra absolument pas, même si on aimerait un peu d’évolution dans le genre), et les acteurs ne prétendent en aucun cas à l’Oscar. Malgré tout cela, Burlesque se déguste délicieusement.
Avec un tel sujet, il ne pouvait y avoir que Christina Aguilera au premier plan. Le milieu du cabaret, c’est un peu son truc à elle après tout. Elle nous l’a d’ailleurs déjà prouvé par le passé avec son double-album concept Back To Basics. Et elle nous le prouve une deuxième fois avec les sept titres qu’elle interprète dans ce Burlesque haut en couleur. Les tableaux musicaux la mettant en scène sont tous réussis (à l’exception peut-être de Guy What Takes his Time) : Express nous met carrément dans l’ambiance avec ses effets de lumière, But I am a Good Girl nous rappelle le côté coquin (mais pas pour autant vulgaire) de la chanteuse, et Something’s got a Hold on Me est une excellente entrée en matière. En tant qu’actrice, Xtina ne s’en sort pas trop mal dans le rôle de la petite campagnarde innocente, même si prestation laisse parfois beaucoup à désirer. Et pour une fois, il faut le signaler, elle n’est pas maquillée comme une voiture volée (une première donc !).
L’autre vedette du film, c’est évidemment Cher. Burlesque est d’ailleurs un événement « majeur » dans le milieu du show-business, puisqu’il marque le retour de celle que l’on n’a plus vue ni entendue depuis des années. Au final, on devra se contenter d’une Cher qui peine vraiment à être expressive (la faute au botox…), mise en retrait pour mieux laisser sa jeune copine avoir la vedette. Et même lors de ses performances scéniques, elle se contente du strict minimum (pourtant, vocalement, elle est toujours en forme, il n’y a aucun doute là-dessus).
Du côté des rôles secondaires, il y a également du bon et du mauvais. Alors qu’on attendait d’Eric Dane qu’il soit aussi salaud que son personnage de Mark Sloan (Grey’s Anatomy), la palme revient surtout à Kristen Bell, absolument crédible en petite peste (et très sexy également dans ses tenues très courtes). Tandis que Stanley Tucci se contente de reprendre son rôle de meilleur ami gay du Diable s’habille en Prada (et il le fait sans trop de mal), et que Cam Gigandet écope du petit-ami pas désagréable à regarder de l’héroïne. Et malgré cette faiblesse qui s’est emparée de chacune et chacun d’eux le temps de Burlesque, on ne va pas chipoter pour si peur puisque l’important ici, c’est de les voir avant tout.
En ce qui concerne le film en lui-même, ça manque incroyablement de crédibilité. Par exemple, avec Alice étant censée faire du live lors de ses prestations, or curieusement, elle ne semble pas savoir ce qu’est un micro. Même chose pour les intrigues secondaires (la principale étant l’ascension de l’héroïne vers la gloire), qui sont développées à la va-vite, histoire de privilégier le côté musical et spectaculaire de l’ensemble. De plus, je trouve regrettable que les autres actrices se contentent juste de faire du play-back par-dessus des standards des années (comme le fait si bien remarquer Nikki à Tess à un moment). Je pense notamment à Kristen Bell, qui a tout de même une jolie voix en live (on se souvient de sa reprise de Blondie dans Veronica Mars).
Burlesque plaira, à n’en pas douter, à tous les gros fanas de Christina Aguilera (dont personnellement, je ne fais pas partie) et/ou de comédies musicales à la Fame ou Sexy Dance. Le scénario a beau être incroyablement bateau, on se laisse tout de même emportés par tout cet ensemble de stars, de strass et de paillettes. De quoi bien terminer l’année dans les salles obscures !