Homme sans histoire, Paul Conroy se réveille pourtant enterré vivant dans un cercueil. Muni d’un téléphone portable à moitié chargé, d’un briquet et d’un peu d’eau, il a seulement quelques heures pour convaincre le gouvernement américain de donner cinq millions de dollars à ses ravisseurs…
Buried est un de ces films qu’on a instantanément envie de voir. D’une part, pour les critiques toutes élogieuses à son propos. D’autre part, pour son concept un peu « hors-norme » : filmer uniquement durant une heure et demie un homme enfermé dans un cercueil en bois. Forcément, en tant que spectateur, on s’attend à la fois à du lourd, mais également au gros navet insipide. Pour ma part, je n’ai pas été déçu, même si j’ai quelques réserves.
En fait, à mes yeux (tout dépend après des goûts de chacun et de son propre ressenti), il faut vraiment du temps pour s’imprégner de l’ambiance de Buried. Même si la trame est posée d’emblée, le film est assez long à démarrer. Il faut peut-être une demi-heure, voire trois quart d’heure, pour que l’on soit enfin intéressé par ce que vit notre homme. C’est ainsi que la seconde partie du film est très éprouvante, aussi bien pour le personnage que pour le spectateur. Après, je ne pousserai pas le bouchon trop loin, en affirmant avoir été traumatisé, comme le déclarent la plupart des personnes ayant vu le film.
Le gros challenge de Buried était de devoir baser son histoire sur un seul et même personnage. Et donc, le challenge de l’acteur était de porter tout le film sur ses épaules. Cela, Ryan Reynolds le fait sans trop de difficulté, même si un autre acteur aurait mieux accompli la tâche (Javier Bardem, par exemple). Alors, certes, la situation critique de son personnage nous touche, mais il faut dire aussi que Reynolds en fait souvent un peu trop.
Ce qui m’a également agacé dans ce film, c’est la tendance à l’américanisme dont il fait preuve. Pourquoi avoir donc sorti une bande son larmoyante pour qu’on s’apitoie davantage sur le sort de Paul ? Pourquoi avoir utilisé des voix off ? Et surtout, pourquoi avoir voulu faire des plans au ralenti, qui décrédibilisent plus l’ensemble qu’autre chose ? Honnêtement, Buried n’avait pas besoin de tout cela. Le cinéma espagnol nous a prouvé à plusieurs reprises que, avec pas grand-chose, il pouvait justement faire de grandes choses. Alors pourquoi user de manichéisme, au lieu de la simplicité qui se suffirait à elle-même ? Au contraire, le film laisse libre cours à notre imagination, aucun contexte de base n’étant vraiment donné par le réalisateur. Ce dernier point est positif pour ma part.
Pour résumer, Buried vaut la peine d’être vu. Car, selon moi, chacun se doit de faire sa propre opinion envers ce genre de film (entre autres, car ça suscite toujours la curiosité au départ). Après, ce n’est pas le chef d’œuvre de l’année 2010, mais s’il y avait eu moins de manichéisme et un autre acteur en tête d’affiche (tout dépend de qui aurait pu incarner magistralement ce rôle), il est clair qu’il se serait facilement placé parmi mes films favoris de l’année passée.