À la base, je ne comptais pas voir ce biopic sur Amy Winehouse au vu des retours mitigés, voire mauvais. Cependant, une collègue m’a parlé d’un film pudique et bien loin du manichéisme habituel au genre (notamment dans le traitement de la relation Amy/Blake). J’ai donc pris ma place de cinéma pour Back To Black, en partant confiant. Et j’ai bien fait !
Si le premier tiers du film de Sam Taylor-Johnson me laissait penser qu’il ne me marquerait pas plus que ça, la suite m’a donné tort. En effet, il faut attendre le moment où Amy rencontre Blake pour que, personnellement, je sois davantage happé par son histoire. Pourtant, je la connais un peu, puisque j’avais eu l’occasion de regarder le documentaire oscarisé Amy (qui retraçait bien son parcours artistique et personnel). Mais comme ce biopic repose notamment sur cette relation tumultueuse, ainsi que sur la descente aux enfers de la chanteuse (d’où le titre Back To Black, qui colle parfaitement à l’œuvre), il est normal que le film peine à captiver l’attention au départ, alors qu’il démarre d’entrée de jeu.
En effet, le long-métrage de Sam Taylor-Johnson a l’intelligence de s’ouvrir sur le personnage d’Amy adulte, qui admire les photos de sa grand-mère (qui inspireront plus tard ses looks). Puis, tout s’enchaîne très vite : une maison de disques la repère grâce à sa démo et le succès ne tarde pas à arriver. Les frasques non plus, d’ailleurs. Le scénario est donc rythmé et résume l’essentiel de la vie d’Amy Winehouse. Je rejoins d’ailleurs l’avis de ma collègue : l’ensemble est vraiment traité avec sensibilité et retenue. De plus, il n’y a pas vraiment d’antagoniste dans ce film : tout le monde a participé, de près ou de loin, à la mort inévitable d’Amy Winehouse (y compris elle-même). Néanmoins, son père a le bon rôle ici, alors qu’il l’a beaucoup exploitée de son vivant — il a coproduit Back To Black, donc l’« adoucissement » de son personnage à l’écran était inévitable en quelque sorte.
Concernant l’actrice qui incarne Amy Winehouse, Marisa Abela, je trouve qu’elle s’en sort à merveille. Si j’avais du mal à retrouver la chanteuse en Marisa au début — elle n’avait pas encore son look iconique —, elle EST finalement Amy. Quand elle parle, quand elle bouge, on a l’impression que l’artiste culte s’est réincarnée en Marisa Abela. Et quand elle chante, même si elle n’a pas tout à fait le même timbre vocal qu’Amy, elle a tout de même beaucoup de mérite. C’est un autre aspect que j’ai beaucoup aimé dans ce biopic : l’actrice fait l’effort de chanter pendant une bonne partie du film (le reste du temps, c’est du playback, mais quand on voit les scènes en question, ça se comprend). Et je ne peux pas mentionner Marisa Abela sans parler de son partenaire à l’écran, Jack O’Connell. Ce dernier est tellement charmant et charismatique, et si rock’n’roll dans l’âme. À eux deux, ils ont su reproduire le couple iconique que formaient Amy et Blake.
Évidemment, je ne peux pas parler de Black To Black sans mentionner sa bande originale. Comme l’a si bien dit sa réalisatrice, le film nous donne clairement envie d’écouter la musique d’Amy Winehouse. Sam Taylor-Johnson a d’ailleurs reproduit certaines des plus célèbres performances de la chanteuse à l’écran (comme celle de Rehab au Grammy Awards) et on n’y voit que du feu. On découvre également d’autres bons morceaux, comme le très dansant Leader of the Pack de The Shangri-Las et le très émouvant Song for Amy de Nick Cave/Warren Ellis. On ressort donc de la salle de cinéma avec la furieuse envie de chanter et de danser.
Enfin, la photographie de Sam Taylor-Johnson est vraiment soignée. On a même parfois l’impression de regarder une œuvre d’art. La réalisatrice parvient toujours à capturer Marisa Abela lors de ses moments les plus vulnérables devant la caméra (cf. son baiser de retrouvailles avec Jack O’Connell et son reflet dans le miroir à la fin du film). Comme dans Fifty Shades of Grey, l’esthétisme est un personnage à part entière de Back To Black.
Pour conclure, bien qu’il ne soit pas parfait et qu’il ne marquera pas non plus les annales du septième art, Back To Black de Sam Taylor-Johnson a le mérite d’être un biopic pudique dans son fond comme dans sa forme. Et il est clairement aidé par les performances de ses acteurs principaux.
Et vous, avez-vous vu le biopic sur Amy Winehouse ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ? N’hésitez pas à me donner votre avis en commentaire !