Une autrice de romans d’espionnage arrive à prédire exactement ce qui va se produire et, de ce fait, se retrouve pourchasser par une dangereuse organisation d’espions prêts à lui faire la peau : ça sent vraiment le pitch incongru. Et ça l’est ! Du moins, jusqu’à ce que l’on comprenne le pourquoi du comment. Après, on se fait à cette idée ou pas. Pour ma part, j’ai trouvé qu’Argylle était original dans sa forme et dans son fond, notamment grâce à une mise en scène et un montage sortant des sentiers battus.
Ce que j’ai surtout adoré dans Argylle, c’est son agilité — le jeu de mots n’est pas volontaire — à osciller entre fiction et réalité en son sein. D’un côté, on a le séduisant agent Argylle (Henry Cavill, qui s’amuse d’ailleurs beaucoup de son image de playboy hollywoodien) qui combat ses ennemis avec classe et dextérité. De l’autre, on a Elly Conway, écrivaine solitaire pour qui le monde de l’espionnage est rempli de brutes. Au passage, Bryce Dallas Howard est vraiment crédible dans son rôle. C’est même rafraîchissant de la voir, avec Sam Rockwell, dans un film d’action et d’espionnage, alors que personnellement, je ne les attendais pas du tout là-dedans.
En établissant sans cesse ce parallèle entre Argylle/Elly, le long-métrage de Matthew Vaughn se moque et décomplexe totalement le film d’espionnage. En effet, chaque scène et chaque dialogue sont des prétextes à bousculer les codes du genre et, le cas échéant, à faire rire le spectateur. Clairement, le point fort d’Argylle, c’est son humour totalement décomplexé. Sans parler de la mise en scène inventive de bout en bout et qui donne lieu à de magnifiques moments de cinéma (cf. les affrontements finaux successifs, qui mêlent tantôt patinage artistique, tantôt peintures colorées).
Pour ce qui est de l’intrigue en elle-même, je l’ai trouvée vraiment bien écrite. Comme je l’ai dit, le pitch de départ est déjà bien WTF et on s’y fait ou pas. Mais quand arrive le fameux pourquoi du comment qui justifie cette histoire incongrue… ça l’est encore plus ! Personnellement, je craignais que ça casse le rythme et qu’on sorte du côté parodique du long-métrage. Mais au contraire, ça a encore plus renforcé mon intérêt pour le film (si j’excepte le dernier acte qui tire vraiment en longueur).
Je terminerai par la bande originale très estampillée 70s qui intensifie le côté décalé de la comédie de Matthew Vaughn. De même que le casting qui renforce le second degré de cette histoire. Cependant, mettre en avant Dua Lipa était clairement du pur marketing, puisqu’elle meurt au début du film (et en plus, sa prestation n’est pas incroyable, loin de là).
Conclusion : Argylle réinvente à merveille le film d’action et d’espionnage. Dommage que ce soit un échec au Box-Office, car il y avait encore de quoi raconter plein de choses dans cet univers.
Et vous, avez-vous vu le long-métrage de Matthew Vaughn ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ? Donnez-moi votre avis dans les commentaires pour qu’on en discute.