Jenny est une lycéenne qui aspire à faire des études, pour ainsi vivre sa vie comme elle l’entend. Elle espère ainsi fuir l’Angleterre morne et sombre pour rejoindre le Paris glamour et chic des années soixante. Et lorsqu’elle rencontre par hasard David, jeune trentenaire séduisant pour qui la liberté est une philosophie, elle trouve peu à peu un sens à sa vie, et réalise que la liberté peut s’obtenir autrement que par sa future vie d’étudiante toute tracée…
On s’attendait à une romance un peu taboue, un film qui réinventerait complètement le genre, en bravant les interdits. Car il y avait de quoi avec cette histoire d’amour entre une jeune fille rêvant d’émancipation (comme toutes celles et tous ceux de son âge après tout) et un homme de vingt ans son aîné pour qui la vie rime avant tout avec le plaisir. Passées les dix premières minutes et une première rencontre qui rapproche en deux trois mouvements les deux héros, on tombe peu à peu dans un ennui inévitable, où les incohérences s’accumulent jusqu’à nous désespérer définitivement.
Car jamais An Education n’ose, préférant s’en tenir une réalisation lisse (donc classique), où les scandales, qu’il peut à tout moment provoquer, n’ont pas leur place. Et puis, il n’y a pas une once de passion au sein du couple Sarsgaad/Mulligan, le personnage de David n’étant seulement qu’une sorte de guide pour Jenny, la clé qui lui permet de devenir une femme. Sauf qu’évidemment, la réalité finit forcément par la rattraper, et c’est ainsi que Lone Scherfig nous fait part d’un twist des plus classiques (à savoir que David est marié, et que Jenny n’est qu’une énième gamine abusée et trahie par un trentenaire en manque de passion).
Ainsi, on tentera d’excuser toutes les erreurs que la jeune fille a pu commettre (car après tout, c’est l’âge qui veut ça), mais on ne pourra jamais pardonner l’irréalisme de l’ensemble. Car des parents approuvant la relation de leur fille avec un gars deux plus vieux qu’elle, j’aimerais bien en croiser ! Le pire dans tout ça, c’est qu’ils sont bernés à chaque fois, et ne semblent pas se poser de questions. Tout simplement déplorable.
Mais malgré tout ce bordel scénaristique, il y a une lumière, qui est Carey Mulligan. Soit une actrice charmante, pétillante et talentueuse, à l’image de sa consœur Ellen Page. Une jeune femme qui manie à merveille le français, et qui représente à merveille cette jeunesse en quête de rêves et d’espoir, dans une société qui ne la comprend pas toujours.
An Education n’est donc rien de plus qu’une énième romance cinématographique sirupeuse, qui use d’ingrédients déjà trop usés à la longue. Une vraie belle déception (surtout pour un film qui a été nommé aux Oscars).