Alice through the Looking Glass est un film que je redoutais d’aller voir. Avant tout parce que j’avais détesté Alice in Wonderland, malgré la patte de Tim Burton. J’ai donc attendu la Fête du Cinéma et son tarif à quatre euros pour jeter un coup d’œil à cette suite. Une suite qui, malgré la marque estampillé Disney, réussit à faire ses preuves, à travers une profondeur incitant à la double lecture.
Dès que le logo de Disney disparaît, un premier défaut peut alors s’avérer être dérangeant durant la séance : le fait que le second film reprend exactement là où le premier s’était terminé. Et il faut se rappeler qu’il a bien fallu attendre six ans entre les deux. Bon après, l’histoire du premier n’est pas oubliable non plus, dans le sens où il reprend plus ou moins le schéma scénaristique du dessin-animé (dont il était déjà lui-même la suite). Alice de l’autre côté du Miroir ne nous laisse donc pas vraiment le temps de nous remettre dans le bain, puisque les péripéties s’enchaînent à vitesse grand V.
Là où le premier opus échouait dans la quête d’identité de son héroïne, celui-là fait un sans-faute, quand il s’agit de s’intéresser aux personnages respectifs du Chapelier Fou et de la Reine Rouge. On se surprend alors à prendre le plaisir de retrouver toute la bande du pays des merveilles. Et à apprécier aussi l’évolution d’Alice. L’adolescente peu sûre d’elle qui suivait, malgré elle, les conventions, en plus d’être tête à claques, n’est plus. Désormais, elle prend les devants, assume son excentricité vestimentaire et défie les clichés sociétaux envers et contre tous. Mais elle doit encore apprendre de la vie, notamment du temps et du passé qui sont les thèmes centraux de l’histoire. Des thèmes qui sont excellemment exploités et mis en avant.
En effet, on aura beau dire ce qu’on veut de la firme américaine, Disney réussit toujours à délivrer ses morales avec intelligence. Dans ce cas-ci, il s’agit d’accepter le fait que le temps ne nous vole rien, qu’il nous permet au contraire de tirer des leçons grâce au passé. Ce que feront tour à tour les personnages, protagonistes comme antagonistes. On aura ainsi de la sympathie pour eux, du fait qu’on comprend pourquoi et comment ils en sont arrivés à être ce qu’ils sont. Disney continue donc dans sa lancée (réussie) de donner de la profondeur aux « gentils » et aux « méchants », en les éloignant ainsi du cliché traditionnel dans lequel ces derniers sont souvent enfermés. Par conséquent, c’est un autre point positif pour cette suite (visuellement) haute en couleurs.
Bon, bien sûr, je n’invente rien quand je vous dis que les studios Disney sont à la pointe de la technologie, une fois encore. Ainsi, les effets spéciaux paraissent vraiment réels dans Alice through the Looking Glass. Il n’y a même plus ces effets visuels kitch qu’on devait se coltiner dans le premier volet. Encore un bon point.
Pour les acteurs, j’ai trouvé Johnny Depp beaucoup moins agaçant dans son rôle qu’à l’accoutumée, de même que Mia Wasikowska dans le sien (aussi car j’ai appris à apprécier cette actrice avec le temps). Anne Hathaway est moins présente (mais pas moins attachante), tandis que Sacha Baron Cohen s’avère être LA surprise du casting. Là encore, le changement de réalisateur a eu du bon et ça se ressent.
Comme quoi, si à ma sortie de la séance d’Alice au Pays des Merveilles, je n’espérais en aucun cas une suite, j’espère justement un troisième volet à l’heure actuelle. Tim Robin a su ainsi dépoussiéré et rendre le pays des merveilles aussi déjanté et coloré qu’il pouvait l’être à l’époque. Il réussit également à incorporer une véritable profondeur à cet univers pourtant enfantin. Bref, Alice through the Looking Glass est une réussite sur tous les plans.