Alice a dix-neuf ans, et s’apprête à épouser un roux bien moche. Alors que ce dernier lui fait publiquement sa demande, elle aperçoit un lapin blanc vêtu d’un gilet, apparemment très pressé. Sa curiosité étant sans limites, elle décide de se lancer à sa poursuite. Elle est loin de se douter de ce qui l’attend…
Grand fan de Tim Burton, il me tardait de voir cette adaptation d’Alice in Wonderland. Et la 3D d’Avatar m’ayant bien refroidi, celle que certains appellent la « 3D gagdet » (c’est-à-dire l’impression de recevoir en pleine figure des objets pourtant irréels) m’avait l’air d’être davantage réussie. Mais après avoir le fameux Alice au pays des Merveilles, j’en reviens désormais à penser que la 3D de James Cameron n’était peut-être pas si surestimée que ça.
La 3D, c’est devenu en peu de temps la nouvelle mode. Tout le monde est émerveillé devant cette « nouvelle » technologie (parce qu’avant que Cameron ne la rende véritablement à la mode, elle existait déjà, sauf qu’on n’en parlait pas tant que ça). Moi-même, je suis tombé dans le piège. À présent, je peux vous dire que cette technologie n’apporte vraiment pas grand-chose (après tout, un film n’a pas besoin de ça pour être réussi). Mais lorsque le film en question se rapproche plus de la déception que du nouveau chef d’œuvre pop-corn annoncé, il n’y a pas que la 3D qui est à revoir.
Le gros problème d’Alice in Wonderland, c’est le scénario vraiment trop attendu. Passée une introduction/présentation sur le personnage principal, très bonne mais un peu longue, c’est dans un torrent de graphismes presque dignes d’un jeu vidéo (et je n’exagère pas lorsque je dis ça). Si bien que personnellement, je n’arrive pas à trouver le film beau. Et puis, on est vraiment loin du style burtonnien. Le précédent film du réalisateur, Sweeney Todd, n’avait pas non plus un scénario ultradéveloppé, mais était vraiment barré dans le genre.
Ensuite, il y a les personnages, vraiment peu travaillés pour la plupart. Le chat du Cheshire, la chenille, le lièvre de mars (bien que ce dernier soit resté fidèle au dessin animé), les jumeaux Tweedledee et Tweedledum et le lapin blanc se succèdent tous les uns après les autres, en étant à peine esquissés. Au contraire, les personnages du chapelier fou (Johnny Depp, dont vous connaissez sans doute mon admiration sans bornes), de la reine rouge (Helena Bonham Carter, gâteuse et drôle pour notre plus grand plaisir), de la reine blanche (Anne Hathaway, une cruche qu’on adore) et Alice (Mia Wasikowska, soit une jeune femme qui apprend à grandir et à s’affirmer) sont les plus aboutis, et donc les plus intéressants. Et sûrement les plus drôles aussi.
Pour résumer, Alice in Wonderland est uniquement sauvée par ses quelques scènes et répliques mal écrites, mais très drôles (même s’il s’agit d’un humour pipi caca prout) et ses quelques personnages charismatiques. Le reste ne mérite vraiment pas qu’on s’y attarde dessus (Alice qui répète sans cesse, tel un minuteur mal réglé : « Je rêve, je rêve, je rêve… », ce qui finit par être lourd et lassant au bout d’un moment).
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